Mis à jour le 23 Décembre 2025 à 11h28
Lavallois de troisième génération, ex-enseignante ou membre actuel de la profession, francophones, anglophones, et autres citoyens ont réagi vivement et rapidement quand la Ville de Laval a annoncé la fermeture prochaine de la ferme du Centre de la nature.
Un citoyen a vite réalisé qu’il n’était pas seul dans son camp alors que plus de 14 500 personnes ont déjà signé la pétition qu’il a lancé il y a à peine quelques jours après que le Courrier Laval eut dévoilé que la Ville entend cesser progressivement les activités de la fermette du Centre de la nature d’ici juin 2026, dans Saint-Vincent-de-Paul.
Mission importante
La pétition s’intitule «Non à la fermeture de la fermette du Centre de la nature de Laval».
Son libellé se lit ainsi: «La Ville de Laval envisage la fermeture de la fermette du Centre de la nature. Nous demandons à la Ville de revenir sur cette décision et de maintenir la fermette ouverte, tout en investissant dans sa rénovation et son amélioration.
La fermette est un lieu très important pour de nombreuses familles lavalloises. Chaque année, des parents et des enfants la visitent pour découvrir les animaux de ferme. Pour certains enfants, c’est l’un des seuls endroits où ils peuvent avoir un véritable contact avec des animaux, surtout en milieu urbain.
Ce lieu joue un rôle essentiel:
Il permet aux enfants d’apprendre d’où viennent les animaux et de développer le respect de la nature
Il offre une activité éducative accessible à toutes les familles
Il contribue à la qualité de vie et à l’attrait du Centre de la nature
Fermer la fermette serait une perte importante pour la communauté. Au lieu de la fermer, la Ville devrait la préserver, la rénover si nécessaire et assurer le bien-être des animaux, afin que les générations futures puissent aussi en profiter.
Nous demandons donc à la Ville de Laval de maintenir la fermette du Centre de la nature ouverte et d’investir dans sa rénovation plutôt que de la fermer.
Signez et partagez cette pétition pour montrer que la fermette est importante pour les citoyens de Laval.»
Cette pétition demeure accessible en ligne.
Action Laval déplore
En marge d’une séance extraordinaire du conseil municipal, le parti d’opposition Action Laval a joint sa voix à celle des citoyens mécontents.
«Devant l’annonce de la fermeture de la fermette du Centre de la nature, Action Laval (…) exige que les citoyens soient pleinement consultés avant qu’une telle mesure irréversible ne soit entérinée», exprime la formation politique par voie de communiqué.
Son chef, Achille Cifelli, annonce qu’un avis de proposition sera déposé au prochain conseil municipal par la conseillère municipale de Saint-François Isabelle Piché, et ce, afin de réclamer la tenue d’une consultation publique.
«(…) Action Laval souligne que le maire n’a jamais annoncé en campagne électorale son intention de fermer la fermette, une attraction emblématique et gratuite, prisée par des générations de familles lavalloises », ajoute-t-on.
«Lorsqu’une administration néglige ses installations pendant des années, elle crée elle-même les conditions qui servent ensuite à justifier leur fermeture, de continuer Isabelle Piché, dans la même communication aux médias. Ce n’est pas de la gestion responsable, c’est un abandon. Or, la fermette n’est pas qu’un bâtiment: c’est un lieu d’apprentissage, de découverte et de souvenirs pour des milliers d’enfants, et la fermer sans consulter la population est tout simplement inacceptable!»
Réaction du maire Boyer
Interpellé sur la question, le maire Stéphane Boyer s’est exprimé via les réseaux sociaux.
«Vous avez été nombreux à m’interpeller au sujet de la fermette du Centre de la nature, dont la fermeture est prévue en 2026, affirme le premier magistrat de Laval. Au cours des derniers jours, j’ai pris le temps de lire vos messages et vos témoignages. Je comprends la déception que cette annonce suscite.
Je voulais, pour commencer, vous assurer que ce n’est pas de gaieté de cœur que la mise hors service de la ferme a été proposée.»
Le maire Boyer revient ensuite sur les raisons déjà invoquées la semaine dernière par la Ville auprès du Courrier Laval, soit l’état vétuste des installations, leur mise aux normes nécessaires, les coûts d’entretien et, surtout, ceux que nécessiteraient une nouvelle ferme «On aura beau investir régulièrement pour du maintien de base, la ferme demeurera mésadaptée aux besoins d’une telle installation, du point de vue du bien-être des animaux. La meilleure option pour pérenniser l’attraction serait la réalisation d’un nouveau bâtiment et la démolition de la fermette existante. La reconstruction aux normes coûterait plusieurs millions $ (…) Le contexte financier est difficile pour la plupart des villes et Laval n’est pas épargnée. L’inflation des dernières années nous frappe à retardement, et plus fortement que l’indice des prix à la consommation sous lequel nous maintenons les augmentations de taxes depuis 2020.»
Stéphane Boyer spécifie aussi que «Nous nous sommes engagés à concentrer nos efforts sur les missions essentielles d’une ville: entretenir nos routes, nos infrastructures et nos réseaux souterrains, améliorer la qualité des services et mieux protéger nos quartiers contre les inondations. Ce sont des investissements majeurs, nécessaires, et attendus par la population.»
Malgré tout le maire de Laval souligne que «Cela dit, gérer une ville, ce n’est pas seulement faire des choix responsables sur le plan financier. C’est aussi écouter les citoyens.
Vous êtes nombreux à m’avoir rappelé l’importance éducative de la fermette. Je vous entends. C’est pourquoi j’ai demandé à la Direction générale de la Ville de travailler dès maintenant à l’identification d’une alternative qui permettrait de continuer à offrir une activité de ce type aux familles lavalloises, dans un contexte mieux adapté au bien-être animal et plus soutenable financièrement, par exemple, par le développement d’un partenariat avec une ferme lavalloise.
Il faudra toutefois que la qualité de vie des animaux qui habitent la fermette demeure la priorité numéro un dans cette recherche de solutions. Nous veillerons à ce que toute décision prise soit éthique et humaine.»
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