Mis à jour le 24 octobre 2025 à 12h01
AVC-Aphasie Laval, organisme communautaire autonome œuvrant auprès des personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC) ou vivant avec une aphasie, s’inquiète des changements envisagés dans la gestion du transport adapté sur le territoire lavallois.
La Société de transport de Laval (STL) est effectivement en négociations avec la Société de transport de Montréal (STM) afin de confier toutes les opérations du transport adapté lavallois à la STM.
Cette dernière avait toutefois annoncé, en février, le transfert de son propre service de minibus en transport adapté vers des partenaires externes à l’organisation à partir de 2026. L’objectif était de remplacer son service de minibus par le modèle de taxis collectifs qui utilisera des fourgonnettes accessibles ProMaster Creative 3500.
On comprend ainsi que la gestion du transport adapté lavallois relèvera désormais du milieu du taxi montréalais qui a obtenu le même mandat de la STM pour la métropole.
Ce changement mettra également fin à une entente de 18 ans entre la STL et Autobus Chartrand qui opérait le service de transport adapté.
«On a déjà un excellent service qui a même été reconnu par la STL, soutient Richard Carle, directeur-général d’AVC-Aphasie Laval. Les chauffeurs connaissent très bien notre clientèle et il n’y a pas de problème d’horaire ou de communication. Nous allons maintenant tomber dans une mégastructure.»
Sécurité et cohésion
L’organisme lavallois a d’ailleurs remis une lettre à Christine Gauvreau, directrice exécutive de l’Expérience client à la STL, pour lui faire part des inquiétudes.
La sécurité des usagers est l’un des principaux enjeux identifiés.
«Le transport adapté, ce n’est pas une ligne d’autobus, soutient Richard Carle. C’est un lien humain, une chaîne de confiance. On travaille avec une clientèle vulnérable pour qui la compréhension n’est pas toujours évidente.»
Au total, 36 personnes doivent être déplacées de leur domicile aux bureaux d’AVC-Aphasie Laval, situés au 3350, boulevard Dagenais Ouest, chaque jour. M. Carle a bien hâte de voir comment le service de taxis collectifs pourra coordonner ces déplacements.
«On a des activités à une heure fixe, donc ce n’est pas super si tu arrives en retard, donne-t-il comme exemple. Il y a aussi les réalités de chaque usager. Nous avons une usagère qui a un trouble de santé mentale et qui est incontinente. Elle est arrivée 30 minutes en retard et était en crise totale à son arrivée.»

Le directeur général d’AVC-Aphasie Laval note également qu’il est rare que les minibus actuels déplacent moins de cinq personnes à partir de son centre. Or, les fourgonnettes ProMaster Creative 3500 ne peuvent pas accueillir autant d’usagers en fauteuil roulant.
«On partage un bâtiment avec une garderie et nos activités de l’après-midi se terminent à l’heure de pointe, à 15h, ajoute-t-il. Qu’est-ce que ça va faire comme achalandage et combien de véhicules ça prendra pour remplacer les minibus?»
Parmi les autres interrogations de M. Carle, notons le respect des normes du ministère des Transports et de la Mobilité durable, la formation des chauffeurs, l’impact environnemental de cette décision, le manque de transparence dans le dossier et le temps d’attente du service de gestion des appels.
Il déplore également que son organisme n’a pas été consulté par la STL dans ce dossier.
En septembre, l’Association lavalloise pour le transport adapté s’était également dit surprise de la fin du partenariat entre Autobus Chartrand et la STL.
«Le service d’Autobus Chartrand était excellent, affirmait alors la directrice générale de l’organisme, Annie Des Rosiers. On n’a jamais eu de problème avec eux.»
Incertitude prolongée
Rappelons qu’Autobus Chartrand a déjà entamé le processus de licenciement collectif de ses chauffeurs de transport adapté, puisque son entente avec la STL prendra fin le 1er janvier 2026.
L’entreprise avait d’ailleurs acheté 24 minibus flambant neufs adaptés aux normes de la STL afin de remplacer la flotte précédente qui était en fin de vie utile, et ce, en prévision d’un renouvellement de contrat avec la société de transport lavalloise. La facture, aux frais d’Autobus Chartrand, s’élèverait à plus de quatre millions de dollars.
Éric Chartrand, propriétaire de l’entreprise, espère encore que la société de transport lavalloise reviendra sur sa décision de remettre les clés de son service à la STM et au milieu du taxi montréalais. En attendant, il tente de replacer ses chauffeurs comme il le peut.
De son côté, la STL affirme qu’elle est toujours en négociations avec sa comparse montréalaise.
««La STL et la STM ont effectivement amorcé des discussions en vue d’établir un partenariat concernant les services de transport adapté à Laval, écrivait-on dans un échange courriel avec le Courrier Laval datant 25 septembre. […] Ces discussions sont toujours en cours à l’heure actuelle.»
La STL a réaffirmé, le 21 octobre, que ces négociations n’avaient pas encore abouti à une entente entre les deux parties.
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