Mis à jour le 17 septembre 2025 à 11h37
80 ans du Courrier Laval. Quand Aline Scrive a commencé sa carrière en 1984, elle était la seule femme à vendre de la publicité dans les journaux de l’Abitibi-Témiscamingue. Une quarantaine d’années plus tard, le métier est majoritairement occupé par des femmes. Mais ce n’est pas la seule chose qui a changé.
En 1986, Alice Scrive a intégré l’équipe du Courrier Laval à titre de vendeuse de publicité. Pendant 34 ans, elle a occupé ce poste avec bonheur, jusqu’en 2022, moment où elle a choisi la retraite.
«C’était pendant la pandémie, confiait Aline Scrive en entrevue. On ne pouvait plus se déplacer pour rencontrer les clients. Pour moi, ce n’était plus comme avant et je m’ennuyais, alors j’ai décidé de quitter. Créer des liens avec les gens, c’est pour ça que je faisais ce travail. Je crois que j’ai travaillé dans le meilleur temps.»
À 17 ans, la jeune femme s’est retrouvée vendeuse de publicité. «J’étais arrivée première dans les résultats d’un important examen de français et mes professeurs m’avaient recommandée. Au début, je corrigeais les épreuves du journal, puis j’ai commencé à faire des publicités, parce que j’écrivais bien! À cette époque, les entreprises n’avaient pas de département de marketing ou graphisme, alors c’était nous, les représentants, qui devions écrire les textes et trouver les slogans. »

Le grand plaisir d’Aline Scrive était d’être présente aux événements d’inauguration, et de faire du porte-à-porte pour rencontrer les entrepreneurs, directement à leurs bureaux, pour leur proposer des publicités dans le Courrier Laval.
« Je n’étais pas gênée! On était une communauté. Le Courrier Laval était important. Tout le monde le lisait. Ce n’était pas rare qu’on faisait des journaux de 100 pages », raconte Aline Scrive.
Petit à petit le contexte a changé.
Au lieu de se déplacer pour proposer des publicités et de retourner plusieurs fois pour soumettre un projet, faire approuver l’épreuve, pour des modifications et éventuellement une approbation finale, les communications par courriel et fax sont arrivées, rendant tout déplacement superflu.
Aline Scrive a vu le monde se transformer. Le monde virtuel s’est installé durablement dans nos vies. Les entreprises se sont mises à privilégier l’espace numérique et délaisser les journaux papier pour placer leur publicité.
Même si les journaux se sont mis à publier leurs pages en ligne, les campagnes publicitaires sur Google et ailleurs sur le web ont fini par aspirer la majorité des revenus des journaux.
Le Publisac, outil qui servait à financer la livraison des journaux papier gratuits jusqu’aux portes des citoyens, a été aboli. Le modèle d’affaires des journaux locaux était fortement ébranlé.
«Si on avait été plus rapide, on aurait développé nous-même un service de campagnes Google Ads, et les gens auraient continué à acheter leurs pubs avec nous au lieu de les acheter aux nouvelles agences qui se sont spécialisées là-dedans, mais on s’y est pris trop tard», se désole Aline Scrive.
Le nombre de pages des journaux papier s’est mis à chuter dramatiquement. Le Courrier Laval a continué à chercher des façons créatives de se financer pour combler le manque à gagner des publicités que les entreprises achetaient maintenant ailleurs.
Aline Scrive a vécu tous les chambardements du passage des journaux locaux du papier vers le numérique et s’y est adaptée. Au moment de prendre sa retraite en 2022, l’avenir des médias était de plus en plus précaire, mais le Courrier Laval tenait bon. Si elle a quitté son poste sans regret, c’est surtout parce que les contacts sociaux lui manquaient trop.
«J’ai eu une belle carrière, qui m’a rendue très heureuse et beaucoup de mes clients sont restés des amis. Pendant longtemps mon travail était de créer des liens avec les gens. Ça me manquait trop. Avec l’isolement, mon travail perdait du sens, alors j’ai décidé de passer à autre chose. Maintenant, je profite de ma retraite et je fais du catamaran pendant l’hiver!» de conclure Aline Scrive.
Simple et gratuit
Meta (Facebook et Instagram) bloque vos nouvelles du Courrier Laval, tout comme Google continue de leur faire obstruction, en réponse à la loi C-18.
Pour avoir accès à vos nouvelles et rester ainsi connecté à la source, le Courrier Laval vous invite à télécharger son application. Vous pouvez également vous abonner à l’infolettre hebdomadaire. Vous pourrez ainsi continuer de lire vos nouvelles gratuitement, et ce, en temps réel avec un ratio moindre de publicités. N’oubliez pas d’activer les notifications et de passer le mot à vos proches et contacts!
Apple : https://apple.co/3wsgmKE
Android : https://bit.ly/3uGPo1D
Infolettre : https://courrierlaval.com/infolettre/



