Gilles Brassard, conjoint de Thérèse Brassard Lévesque, étranglée dans une résidence privée pour aînés de Terrebonne en 2023, a été déclaré coupable d’avoir tué sa conjointe avec qui il a passé 53 années, et condamné à la prison à perpétuité.
Gilles Brassard, âgé de 82 ans, ne pourra pas bénéficier d’une libération conditionnelle avant 10 ans et six mois, a ordonné la juge Hélène Di Salvo en prononçant la sentence de prison à perpétuité, le vendredi 22 novembre, au palais de justice de Laval.
Le 13 novembre dernier, Gilles Brassard avait admis sa culpabilité en échange d’un chef d’accusation réduit de meurtre au 2e degré.
Il a avoué avoir étranglé sa femme avec une corde, le 30 septembre 2023, à la résidence privée pour aînés L’Étincelle, de Terrebonne, avant de tenter de se suicider en avalant une grande quantité de médicaments.
Les faits avaient été filmés par une caméra de surveillance qui se trouvait dans la chambre.
Gilles Brassard soutient avoir agit par amour et compassion, parce qu’il n’en pouvait plus de voir l’état de sa femme se détériorer et qu’il n’arrivait pas à obtenir les soins dont elle avait besoin. Il a dit avoir voulu partir avec elle, mais qu’il avait manqué son coup.
Plusieurs membres de sa famille ont témoigné du contexte de détresse dans lequel se trouvait l’accusé, et de leur certitude que celui-ci avait posé son geste malheureux par compassion pour sa conjointe, atteinte de la maladie d’Alzheimer, qu’ils voyaient tous dépérir depuis quelques années.
Décrit par les membres de sa famille comme un homme bon et honnête, arrivé au bout du rouleau après s’être occupé seul de sa femme pendant la pandémie, Gilles Brassard serait victime du système, qui ne lui a pas donné l’aide dont il avait besoin, ont-ils dit.
La juge Hélène Di Salvo s’est montrée touchée par l’histoire de la famille. «Rarement, dans une décision pour une peine d’un meurtre au deuxième degré, les mots amour, compassion et détresse trouvent leur place. C’est le cas ici», a t-elle dit.
Sans excuser ses gestes, la maladie de sa conjointe, son placement en RPA durant la pandémie de la Covid-19, et la difficulté d’obtenir des soins pour elle peuvent expliquer le passage à l’acte de l’accusé, a poursuivi la juge Di Salvo.
«La situation de madame Thérèse Brassard Lévesque n’est malheureusement pas un cas isolé. Souhaitons qu’en 2024, l’aide et le support nécessaires soient offerts aux nombreuses familles qui sont confrontées à la même dure réalité, afin d’enrayer la détresse et éviter que l’irréparable se produise à nouveau.»
Optant pour la suggestion commune des parties, le tribunal a prononcé une peine de prison à perpétuité, avec possibilité de libération conditionnelle au bout de 10 ans et six mois seulement.
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