Plus de neuf chefs d’entreprise canadiens sur dix craignent que les événements météorologiques extrêmes de la dernière année ne soient la nouvelle norme et que leur organisation soit touchée par un événement lié au climat cette année, révèle une nouvelle étude de KPMG au Canada.
Un récent sondage mené auprès de 350 chefs d’entreprise canadiens a révélé que 56 % des entreprises ont subi une baisse de leur rentabilité en raison des événements météorologiques extrêmes de l’an dernier, tandis que 49 % ont vu leurs coûts augmenter considérablement en raison de problèmes, allant de la perte de productivité aux ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, en passant par l’augmentation des coûts d’assurance.
« Les événements météorologiques extrêmes des dernières années ont fait ressortir le coût des changements climatiques pour l’économie canadienne et le résultat net des entreprises, a déclaré Roopa Davé, leader nationale, Risques climatiques, KPMG au Canada. Les feux de forêt, les inondations, les ouragans et la chaleur extrême sont autant d’événements dévastateurs qui ont eu une incidence sur la rentabilité de plus de la moitié des entreprises canadiennes. Même ceux qui ont échappé aux dommages craignent d’être frappés cette année, et plus des deux tiers d’entre eux sont très ou extrêmement préoccupés. »
Selon les résultats du sondage, 92 % des entreprises canadiennes tiennent maintenant compte du fait que des conditions météorologiques extrêmes pourraient se produire à n’importe quel moment.
Parmi elles, 21% se disent extrêmement préoccupées et 46% préoccupées.
Tandis que 56 % des entreprises affirment avoir subi une baisse de leur rentabilité en raison des événements météorologiques extrêmes de l’an dernier, 57 % ont vu leurs activités directement touchées (y compris une perte d’électricité, d’approvisionnement en eau, de communication et d’autres services publics), et 50 % ont déclaré que la productivité des employés était directement touchée.
Face à la réalité des conditions météorologiques plus extrêmes, aux demandes accrues de la part des intervenants pour faire de la durabilité une priorité, et à la reconnaissance que de prochains règlements exigeront la divulgation de leurs plans de décarbonation, la plupart (89 %) des entreprises canadiennes se disent plus déterminées que jamais à trouver des moyens de réduire leur impact sur l’environnement.
« Les entreprises ont renforcé leur engagement à l’égard du développement durable et sont prêtes à investir davantage pour atteindre leurs objectifs en matière de climat, mais bon nombre d’entre elles font face à un certain nombre d’obstacles, a déclaré Doron Telem, associé et leader national, Enjeux ESG, KPMG au Canada. La plupart ont de la difficulté à trouver la capacité, à recueillir les données requises et à naviguer dans un environnement réglementaire de plus en plus complexe. »
Telem affirme que cela a ralenti les investissements dans la décarbonation, notant que seulement un tiers des entreprises (33 %) ont intégré des critères de durabilité dans la conception des produits, les processus de fabrication et les opérations de la chaîne d’approvisionnement.
Parmi d’autres conclusions importantes du sondage, 80 % ont déclaré que leur entreprise n’a pas le temps et les ressources nécessaires pour faire de la réduction de leur empreinte carbone une priorité « absolue ou immédiate », tandis que 75 % affirment que leur entreprise n’a pas non plus les données dont ils ont besoin pour mesurer, mettre en œuvre et évaluer efficacement leur empreinte carbone.
(G.Q.)