Lors d’une mise au point le jeudi 14 décembre, Christian Lapierre, responsable de la mobilisation au Syndicat de l’enseignement de la région de Laval (SERL), a affirmé être «découragé par l’attitude du gouvernement, mais encouragé par la mobilisation des membres.»
L’affirmation de Christian Lapierre résume bien l’état d’esprit de l’ensemble du réseau public face au déroulement des négociations lors de la dernière semaine.
Le temps passe, les manifestations se multiplient et, pourtant, aucune entente n’est en vue selon les syndicats.
«Ça ne bouge pas, témoigne Pierre-Luc Carrier, président de l’APTS de Laval. Le gouvernement continue d’être aussi arrogant, mais votre mobilisation, votre volonté d’avoir de bonnes conditions de travail, elle est là aussi et ça nous encourage à continuer de faire des heures impossibles à tous les jours et à mettre la pression parce que vous êtes là.»
Négociations
Le dimanche 10 décembre, le Front commun a confirmé que les négociations s’étaient poursuivies lors du week-end à la table centrale.
L’organisation syndicale se disait également «prête à convenir d’une entente de plus longue durée que trois ans dans la mesure où elle garantit la protection du pouvoir d’achat et qu’elle assure un enrichissement réel permettant un rattrapage général des salaires».
Le jour suivant, Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor du Québec, réaffirmait via Twitter l’ouverture et la disponibilité constante du gouvernement aux négociations et qu’ils entraient «dans une phase cruciale qui nous permettra d’entrevoir une entente».
Toujours le lundi 11 décembre, la FAE enchaînait avec un retour positif sur les discussions de la journée.
Le mercredi 13 décembre, François Legault a exprimé son sentiment que l’école allait redémarrer le lundi suivant, soit le 18 décembre.
«C’est une annonce complètement irresponsable du premier ministre du Québec, commente André Arsenault, président du SERL. Il veut mettre la pression sur les parents, membres et tables de négociations.»
«On joue au yo-yo, a regretté Mélanie Hubert, présidente de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), lors d’une allocution officielle diffusée en direct sur les réseaux de la Fédération. Une journée, la partie patronale nous écoute, prend des notes, semble avoir de l’ouverture. Le lendemain, on rejette nos propositions, les discussions se referment. […] Ce matin, la FAE dénonce cette stratégie gouvernementale-là. C’est irrespectueux et nuisible. Ça ne nous aide pas aux tables à trouver des solutions communes et constructives pour répondre aux besoins criants des profs et du Québec. Il n’y a pas de façon de le dire autrement: ce qui se passe à la table, c’est inacceptable.»
«Nous sommes extrêmement surpris des propos de la FAE à ce stade-ci et nous sommes convaincus qu’une entente est à portée de main avec les avancées importantes qui sont sur la table pour les enseignants et les élèves, a répondu Sonia LeBel via son compte Twitter. Mais nous ne pouvons pas régler seuls.»
Le vendredi 15 décembre, l’APTS a affirmé rencontrer la partie patronale à la table sectorielle, toujours dans l’objectif d’obtenir des gains au niveau des primes, du temps supplémentaire à taux double et du remboursement des cotisations aux ordres professionnels.
Une mise au point sur le déroulement des négociations devrait avoir lieu du côté syndical ce mardi 19 décembre.
Événements lavallois
Le samedi 9 décembre, la nouvelle co-porte-parole de Québec Solidaire était de passage à Laval et a rencontré des militants du Front commun devant la Cité-de-la-Santé.
Le lundi 11 décembre, les syndicats d’enseignants et de personnel de soutien du Collège Montmorency se sont joint au piquetage de leurs collègues de la santé et des services sociaux devant l’hôpital lavallois. Plus de 1500 personnes ont participé à l’événement.
Le mardi 12 décembre, la FAE organisait La marche des profs en colère à Montréal, événement auquel plusieurs dizaines d’enseignant.e.s de Laval ont participé.
Au niveau collégial, 10 syndicats des cégeps environnants étaient réunis devant le Collège Montmorency et ont marché jusqu’au bureau de la députée de Laval-des-Rapides.
Du côté de la santé, un DJ a animé les manifestant.e.s devant la Cité-de-la-Santé à plusieurs reprises au cours des derniers jours.
Le mercredi 13 décembre, une manifestation conjointe du SERL et du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a eu lieu devant le Palais de justice de Laval.
Le jeudi 14 décembre, une grande marche en éducation s’est tenue où le Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep Montmorency (SEECM) et le SERL ont participé. Plus de 300 personnes étaient sur place.
Le vendredi 15 décembre, le SERL a coordonné une chaîne humaine autour du Carrefour Laval afin d’augmenter la visibilité de ses troupes. La chaîne a été visible autour du centre commercial de 10h30 à midi.
Les séances de piquetage devant les établissements scolaires, de santé et de services sociaux se sont aussi poursuivies à tous les jours.
Rappelons que les enseignant.e.s lavallois sont toujours en grève générale illimitée alors que les sept jours de grève du Front commun se sont complétés le jeudi 14 décembre.
Un communiqué de la part de ce dernier est toujours à venir témoignant de la suite des choses.