Le mercredi 27 septembre, l’Orchestre symphonique de Laval (OSL) accueillait le chef Thomas Le Duc-Moreau, qui a accompagné ses musiciens lors du premier concert de la saison 2023-2024 appelé L’âme slave.
Après les allocutions officielles, c’est sur les notes explosives de la pièce Rouslan et Ludmilla de Mikhaïl Glinka qu’a commencé la soirée musicale.
Qualifiée de «virtuose pour les instrumentistes» par le chef d’orchestre invité, le premier morceau a su capter immédiatement l’attention du public.
Concerto pour piano
À la suite de l’ouverture, l’équipe a pris un moment pour réaménager la scène afin d’y inclure un imposant piano en son centre.
Le musicien Serhiy Salov a dès lors pris place derrière le clavier afin de prendre part au Premier concerto pour piano de Tchaïkovski.
Cette célèbre pièce mérite ses louanges, surtout lorsqu’interprétée par un talentueux pianiste. Un assortiment de notes, des plus aiguës aux plus graves, a été exploité par l’habile doigté du musicien canado-ukrainien variant fréquemment en intensité, mais toujours en se laissant porter par la musique.
Avec une grande sensibilité, l’orchestre a porté les messages de plénitude et de bonheur infusés dans le concerto par son compositeur en 1875.
Symphonie
Le programme s’est achevé par la symphonie numéro quatre du même compositeur romantique russe.
«Le passage du concerto à la symphonie est très intéressant, énonce le chef d’orchestre Thomas Le Duc-Moreau. Dans le concerto, on est vraiment dans l’expression, la passion, vivre sa passion avec bonheur alors que dans la symphonie, c’est tout l’inverse. Oui, on va parler de bonheur dans la symphonie, mais on va surtout parler du bonheur des autres. On regarde les autres être heureux, mais nous, notre vie est destinée à être triste.»
L’inévitable destin transparait dans les trois mouvements de la symphonie, incitant les musiciens à jouer avec mélancolie.
Fait particulier, le dernier mouvement a commencé par des cordes jouées en pizzicato (les musiciens pinçaient les cordes avec leurs doigts, comme à la guitare).
Sentiment mitigé
En entrevue, le chef d’orchestre de 29 ans souligne autant son bonheur de travailler pour la première fois avec l’orchestre lavallois que la particularité amère de ce début de saison, teinté par la fermeture de l’orchestre Kitchener-Waterloo Symphony. La saison de l’institution ontarienne devait débuter en même que celle de l’OSL, mais, faute de fonds, a malheureusement marquée la fermeture de l’orchestre.
«Pouvoir commencer notre saison, c’est très émotif, exprime Thomas Le Duc-Moreau. Je suis personnellement très fébrile de pouvoir faire de la musique. Ça nous ramène à toute la sensibilité qu’on peut avoir comme organisation artistique et comme artiste. On a toujours un peu comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête. On est, peut-être, toujours à deux doigts de ne pas pouvoir faire ce qu’on aime.»