Cet été, un nouvel habitant a fait son arrivée au parc Chénier de Pont-Viau: un coyote de plastique.
Tous les jours, des citoyen.ne.s s’arrêtaient pour l’observer, certain.e.s prenant même des mesures de sécurité avant de réaliser qu’il ne s’agissait pas d’un vrai animal.
«Faux coyote sur le terrain de baseball: attention de ne pas vous méprendre, ça fait une heure que je l’observe, [il est] vraiment réaliste», prévenait un citoyen de Pont-Viau sur le groupe Facebook Spotted (Pont-Viau) Laval le mardi 26 septembre.
«J’habite en face du parc et c’est complètement hilarant. Les gens qui arrêtent devant le coyote en plastique! lui répond une internaute. Merci à vous, ça met du piquant dans nos journées.»
Classée Contribution remarquée, la publication agrémentée de photographies a piqué l’intérêt et généré de nombreuses réactions, dont un questionnement: d’où vient le coyote et pourquoi est-il dans le parc?
Initiative municipale
L’installation de coyotes de plastique dans certains parcs de la région relève d’une initiative municipale. Le premier coyote a été installé sur le terrain du stade d’athlétisme Claude-Ferragne d’Auteuil en 2021.
Le faux coyote aurait permis d’effaroucher les bernaches qui utilisaient les terrains d’athlétisme comme lieu d’alimentation et de repos, entraînant ainsi dommages et salissures.
«L’achat et l’installation d’un faux coyote par le Club d’athlétisme dynamique de Laval ont immédiatement remédié au problème, affirme Carolanne L. Gagnon, conseillère en communication pour la Ville de Laval. [Les membres] sont présents tous les jours sur le site pour modifier l’emplacement des deux coyotes installés à cet endroit afin que l’effet soit convaincant auprès des oiseaux.»
À la suite de cette expérience positive, la municipalité a étendu le projet à d’autres installations sportives cet été, telles le parc Chénier (Pont-Viau), le parc Paul-Marcel-Maheu (Laval-des-Rapides) et le parc Rosaire-Gauthier (Pont-Viau).
Ces trois emplacements ont été sélectionnés en raison de leur rénovation récente dans le cadre des Jeux du Québec et parce qu’ils faisaient face à des problèmes occasionnés par les bernaches.
«Dans tous les cas, les projets sont concluants et ont permis l’effarouchement des oiseaux qui nuisaient gravement à la qualité de la surface gazonnée», déclare la conseillère en communication.
Le secret serait de déplacer régulièrement les coyotes de façon à berner les oiseaux. Or, cette mesure a des limites, comme on peut le constater par la présence de bernaches sur les photographies postées par un Lavallois à la fin du mois de septembre.
Sécuritaire?
Aucun affichage n’est présent sur les sites publics afin d’expliquer la présence des coyotes de plastique.
Après avoir vu le coyote du parc Chénier et pensant qu’il s’agissait d’un véritable animal potentiellement dangereux, un citoyen de Pont-Viau a suivi les recommandations de la Ville en appelant le 311. Il a ensuite été référé au Service de police de Laval (SPL), qui l’a finalement transféré au Berger Blanc. Aucun des répondants n’était au courant de l’initiative des coyotes de plastique.
«J’ai signalé [le problème] à un employé de la Ville qui était sur place et il ne semblait pas en avoir connaissance, raconte le citoyen. Apparemment, il n’y a aucune affiche sur les lieux qui l’explique. Des employés de l’entretien du terrain de baseball sont arrivés avec deux tracteurs et ont ouvert la clôture. Je suis allé les prévenir et ce sont eux qui m’ont informé.»
À l’enjeu d’affichage, la Ville répond que, comme les coyotes doivent être bougés chaque jour, «cela rend la possibilité d’affichage plus limitée à proximité de l’animal.»
Un plan de gestion des bernaches est en développement par la municipalité, dont les premières recommandations seront révélées en 2024.