«Ces résultats confirment ce que nous avançons depuis plusieurs années: les réorganisations et compressions qui se multiplient à une vitesse folle dans le réseau sont en train de venir à bout de nos membres», d’affirmer Véronic Lapalme, répondante politique de la région de Laval, par voie de communiqué.
Les travailleurs sociaux, ergothérapeutes, psychologues et physiothérapeutes, entre autres, sont soumis à une pression sans précédent, s’inquiète Mme Lapalme.
«Résultat: 60 % d’entre eux ont coché un indice de détresse élevée ou très élevée dans le formulaire de sondage et 35 % ont indiqué avoir manqué plusieurs jours de travail au cours des 12 derniers mois pour des raisons d’ordre psychologique, continue-t-elle. Nous tirons aujourd’hui la sonnette d’alarme. L’heure n’est plus aux constats, mais à l’action.»
Portant sur la santé psychologique du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, l’étude a été réalisée avec le soutien méthodologique de chercheurs membres du groupe de Recherches sur les interrelations personnelles, organisationnelles et sociales du travail de l’Université Laval.
Réforme contestée
Par ailleurs, 60 % des professionnels et techniciens disent avoir été affectés négativement dans leur travail par la réorganisation «improvisée» du réseau engendrée par le projet de Loi 10 (PL 10). Ils sont également 60 % à déplorer le peu d’influence qu’ils ont sur leur travail.
«Le ministre Barrette est le grand responsable de cette situation catastrophique, soutient Véronic Lapalme. Il a concentré tout le pouvoir entre ses mains, au plus grand mépris de l’autonomie des établissements et de leur personnel. Son approche autoritaire est totalement contre-productive et crée des dégâts importants sur le terrain. C’est particulièrement flagrant dans sa gestion du transfert des professionnels vers les GMF (Groupe de médecine de famille).»
Fusion des labos
Autre constat inquiétant: 65 % des membres disent qu’ils n’ont pas assez de temps pour faire leur travail. En plus du PL 10, le personnel des laboratoires vit l’implantation du projet OPTILAB visant à centraliser la majorité des analyses faites en laboratoire dans une poignée d’établissements.
L’APTS a déjà demandé au ministre Barrette d’écouter les professionnels qui donnent ces services à la population et en connaissent les besoins.
«Nos membres sont des spécialistes, pas des pions, s’indigne Véronic Lapalme. Le brassage des structures, ça suffit.»
Au cours des prochaines semaines, l’APTS entend s’assurer que le ministre Barrette respecte son Plan d’action en santé mentale 2015-2020 qui prévoit, entre autres, la mise en place de conditions de travail et pratiques organisationnelles favorisant la santé mentale du personnel.
Rappelons que l’organisme syndical représente plus d’une centaine de titres d’emploi distincts parmi le personnel professionnel et technique dans les domaines du diagnostic, de la réadaptation, nutrition, prévention, l’intervention psychosociale et du soutien clinique.