Le 19 mars 2020, un premier cas de la COVID-19 était détecté à Laval. Quelques jours plus tard, le 27 mars, les deux premiers décès liés à celui-ci étaient confirmés par le Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) de Laval. La fin du mois de mars marque ainsi la fin des deux premières années de la pandémie sur l’île Jésus.
«Nous étions beaucoup mieux préparés lors de cette deuxième année, estime le Dr Jean-Pierre Trépanier, directeur de la santé publique de Laval. […] Pour notre personnel, le défi aura été de soutenir toutes les personnes au travail. C’est un ultramarathon qui devient difficile plus le temps avance.»
Il estime que le moment marquant de cette seconde année de pandémie est le déploiement de la campagne de vaccination contre la COVID-19 qui a débuté à la fin du mois de février 2021.
«Le gros défi a été de vacciner la population lavalloise, pas une, pas deux, mais bien trois fois, note le Dr Trépanier. Cette campagne nous a aussi permis de créer de toutes pièces la nouvelle équipe de direction de la vaccination.»
Parmi les autres nouveautés de l’an 2, il souligne également la mise en place de processus pour bien fonctionner en télétravail.
Variants
Cette deuxième année de la COVID-19 a aussi été marquée par la découverte de quatre nouveaux variants: Alpha, Delta, Omicron et, maintenant, le BA.2. Le variant Omicron a d’ailleurs forcé les équipes de santé publique à revoir leurs stratégies.
«Nous avons continué à faire des enquêtes épidémiologiques jusqu’à cette nouvelle souche, car nous avons été dépassés par la force du nombre, explique le directeur de la santé publique de Laval. La vaccination a été importante dans notre nouvelle stratégie. Elle nous a permis de lancer des campagnes de proximité et d’aller sensibiliser les gens de certains milieux à l’aide de brigades.»
Comme les experts de l’Institut national de santé publique du Québec, il s’attend à une montée des cas actifs au cours des prochaines semaines, notamment en raison du BA.2 qui devrait être «30 à 40 % plus transmissible» que son prédécesseur.
«Même si l’Omicron avait occasionné le nombre d’hospitalisations, le rapport par cas détectés était plus faible que les variants précédents, détaille le Dr Trépanier. Celui-ci est encore plus faible pour le BA.2 en Europe pour le moment, ce qui est une bonne nouvelle. Nous allons prévoir des lits disponibles pour les personnes hospitalisées, mais on ne s’attend pas à une situation comme les premières vagues qui nécessitait de l’équipement supplémentaire.»
Augmentation attendue
En date du 23 mars, 461 cas actifs ont été confirmés sur le territoire lavallois. Cela représente une augmentation de 66 personnes porteuses du virus par rapport au lundi 14 mars. Il s’agit de la première hausse hebdomadaire en plus de deux mois.
«On savait qu’il allait y avoir une hausse avec les assouplissements, car les gens allaient recommencer à se voir davantage, assure le Dr Trépanier. […] Nous entrons en saison de baisse de la COVID-19, donc c’est la raison pour laquelle le Dr [Luc] Boileau [directeur national de la santé publique] maintient l’objectif de retirer l’obligation du port du masque à la mi-avril.»
Il faut également noter que ce total inclut seulement quelques groupes de la population, car la majorité de celle-ci doit désormais se procurer des tests rapides de dépistage. Elle n’a donc pas accès aux centres de dépistage qui proposent les tests PCR.
«Ce qu’il y a de bien, c’est qu’on a une certaine stabilité dans les sous-groupes pour lesquels les données sont disponibles. Ça nous donne une idée assez juste des tendances et il ne devrait donc pas y avoir d’ajustement à la stratégie de dépistage pour le moment», conclut le directeur de la santé publique de Laval.