Pour une seconde fois en l’espace d’un mois, le parti au pouvoir a rejeté la proposition du conseiller David De Cotis à l’effet de soumettre la candidature de Laval à Élections Québec en vue d’un projet pilote visant à tester le vote par Internet lors des prochaines élections municipales en 2025.
Leader au conseil municipal pour Action Laval, l’élu de Saint-Bruno est revenu à la charge le 5 avril, affirmant qu’Alexandre Warnet, conseiller de Laval-des-Rapides et responsable de la participation citoyenne, avait induit en erreur ses collègues avant que ceux-ci ne votent contre sa proposition une première fois, le 8 mars dernier.
Warnet persiste et signe
M. Warnet maintient ce qu’il avançait le mois dernier, à savoir qu’une telle proposition n’est toujours «pas pertinente pour l’instant» dans la mesure où aucun appel de candidatures auprès des Municipalités n’a encore été lancé.
L’élu du Mouvement lavallois – Équipe Stéphane Boyer a rappelé que le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) est à évaluer «la possibilité de faire l’essai du vote par Internet» et qu’au moment venu, le DGEQ ferait connaître les modalités d’un éventuel projet pilote aux «présidences d’élections».
Par voie de communiqué le 12 avril, M. De Cotis affirme que «la cheffe des élections municipales et scolaires [au bureau du DGEQ] a informé l’équipe d’Action Laval qu’une Ville peut soumettre son intérêt à participer à ce projet dès maintenant, mais qu’une autre résolution sera nécessaire au moment où le projet sera bouclé.»
Vote partisan
«M. Warnet est chargé des institutions démocratiques au comité exécutif de la Ville et il est le principal opposant à cette démarche, c’est à n’y rien comprendre», déplore David De Cotis, qualifiant son refus de «partisan».
Comme ils l’avaient fait le mois précédent, les deux élus de Parti Laval ont voté en faveur de la proposition. «On demande seulement de lever la main», a lancé le chef intérimaire Claude Larochelle, qui ne voyait aucune raison qu’un élu puisse s’y opposer. D’autant que Laval a affiché lors du dernier scrutin municipal le pire score des 10 grandes villes québécoises avec un taux de participation anémique de 28,8 %, a-t-il évoqué.
«L’entêtement de l’équipe du maire est inquiétant pour la démocratie lavalloise, signale le chef d’Action Laval Achille Cifelli. C’est d’autant plus troublant que la proposition n’était pas engageante pour la Ville».
Faible impact
À la dernière séance du conseil, M. Cifelli faisait valoir que tous les moyens devaient être pris pour augmenter la participation électorale, reprochant au passage à Alexandre Warnet de minimiser l’impact du vote électronique.
En mars dernier, M. Warnet avait mentionné que l’augmentation du taux de participation attribuable au vote par Internet n’était que de l’ordre «de 2 à 4 %» dans les municipalités de l’Ontario.
«La méconnaissance du municipal et l’indifférence [des électeurs] sont nos vrais défis», disait-il en insistant sur l’importance de miser sur la pédagogie et l’information.
Une opinion partagée par le bureau d’Élections Québec.
«Les expériences à travers le monde ne permettent pas de conclure que l’introduction du vote par Internet fait augmenter le taux de participation de façon significative, explique la porte-parole du DGEQ, Julie St-Arnaud Drolet, dans un échange de courriels. Nous observons plutôt un déplacement du vote, c’est-à-dire que ceux qui votent par Internet auraient voté en personne, sur papier, si le vote par Internet n’avait pas été offert.»
Cela dit, le Courrier Laval a appris que la sélection des municipalités qui prendront part au projet pilote ne relèvera finalement pas d’un appel de candidatures.
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