Il faisait paraître des petites annonces dans un quotidien de Montréal, en taisant son identité de commerçant, pour le compte d’une entreprise lavalloise qui avait déjà plaidé coupable pour le même manège. Alex Vourtzoumis a été condamné à payer des amendes totalisant 610$, par la Cour du Québec.
Cette façon de faire va à l’encontre de la Loi sur la protection du consommateur, qui stipule qu’un commerçant doit s’afficher comme tel, dans un message publicitaire.
En ne transigeant pas à visage découvert avec ses clients, M. Vourtzoumis se soustrayait à son obligation de fournir des garanties pour les voitures vendues. La Loi oblige également les vendeurs à utiliser des contrats respectant certaines exigences. À titre d’exemple, un véhicule de moins de cinq ans ou dont l’odomètre indique moins de 80 000 kilomètres doit être assorti d’une garantie valide pendant au moins un mois, ou 1700 kilomètres.
Enquête
Le dossier de l’entreprise Ramka automobiles est épais, à l’Office de la protection du consommateur (OPC). En octobre 2007, le propriétaire écopait une amende de 2010 $.
Habituellement, une plainte d’un consommateur est à l’origine du déclenchement de procédures judiciaires. «À quelques occasions, l’Office mène des enquêtes. C’est ce qui est arrivé dans ce cas-ci», explique Jean-Jacques Préaux, relationniste de presse à l’OPC.
Pendant deux semaines, les inspecteurs de l’organisme gouvernemental ont remarqué quelque 25 annonces de vente d’automobiles avec, en référence, le même numéro de téléphone. C’est cette piste qui a abouti à la condamnation de M. Vourtzoumis, annoncée par l’OPC le 10 décembre dernier.
Les clients qui téléphonaient à ce numéro étaient invités à venir voir la voiture au domicile privé de Rami Har Hussein, propriétaire de Ramka automobiles, sur le boulevard Clermont, à Laval-des-Rapides.
Difficile à suivre
La piste de l’entreprise, qui a eu pignon sur rue à Saint-Jérôme, Deux-Montagnes et au 345, Curé-Labelle, à Laval, est difficile à suivre. Le Courrier Laval a dû faire de nombreux appels avant de parler au propriétaire de l’entreprise, qui a cessé ses opérations il y a deux mois.
«M. Vourtzoumis était mon employé. Il a fait beaucoup de choses illégales. Je l’ai mis dehors et j’ai entamé des recours judiciaires contre lui», explique M. Har Hussein.
Selon lui, les agissements de son ex-employé sont à l’origine de la première condamnation. M. Vourtzoumis faisait partie de la vingtaine de vendeurs à l’emploi de Ramka automobiles. Ces derniers versaient à l’entreprise une commission sur la vente de voitures mises en consignation au siège social. «Ça fait trente ans que je suis en affaires, et je n’avais jamais eu de problèmes», assure M. Har Hussein. Avec son permis de la Société de l’assurance automobile du Québec à nouveau valide, après quelques mois de suspension, M. Hussein compte créer une nouvelle entreprise à Laval, dans le même domaine.