On la voyait venir depuis longtemps cette pénurie de main-d’oeuvre.
Enclenchés il y a quelques années, les départs massifs à la retraite des babyboomers – dont les plus vieux auront 74 ans cette année – commencent à se faire davantage sentir comme en témoignent le nombre record et la durée des postes vacants observés dans les entreprises depuis le second trimestre 2018.
Encore 10 ans
Et les employeurs devront s’y faire puisque la situation n’a rien de passager.
«Selon le scénario de référence des projections de la population 2011-2061 de l’Institut de la statistique du Québec, la population âgée de 15 à 64 ans diminuera au Québec jusqu’en 2029», prévient Emploi Québec.
En 2035, un Québécois sur quatre (25 %) sera âgé de 65 ans et plus, indique Statistique Canada. C’est deux fois le pourcentage (13 %) qui prévalait en 2000.
Incidemment, au tournant du millénaire, le bassin de travailleurs au Québec augmentait de 45 440 personnes. La population active se réduit depuis comme une peau de chagrin.
Si bien que l’an dernier, 18 ans plus tard, ce bassin se gonflait de seulement 13 800 personnes, soit trois fois moins qu’en 2000.
Au cours de cette même année, il s’est créé au Québec 38 900 emplois de plus. Faites le calcul: c’est 25 100 postes de plus que le nombre net de nouveaux arrivants sur le marché du travail.
Voilà la raison pour laquelle le taux de chômage est passé de 7 à 5,5 % en 2 ans pour atteindre un creux historique et qui explique pourquoi les entreprises ont tant de difficulté à recruter de la main-d’œuvre.
En 2018, on comptait moins de 250 000 chômeurs sur une population active de 4,5 millions de personnes.