En 2001, 2003, 2007 et 2009, Mme Revelakis a versé la limite de 1000 $ alors permise par la Loi sur le financement des partis politiques.
Malaise
L’entretien téléphonique, sollicité par le Courrier Laval auprès de la conseillère de Chomedey, va rondement jusqu’à ce qu’on évoque ces contributions passées.
Au moment même où la question est abordée, la ligne coupe.
Après avoir parlé à son chef, Mme Revelakis finit par nous rappeler pour reprendre la conversation là on l’avait laissée.
Elle explique alors avoir longtemps milité au sein de cette formation politique.
«Au municipal, le PRO des Lavallois était le seul parti», dit celle qui a participé activement aux campagnes électorales de Basile Angelopoulos, ex-vice-président du comité exécutif de la Ville à qui elle a d’ailleurs succédé dans Chomedey.
Son implication au sein du PRO remonte bien avant l’entrée en politique active de l’ex-bras droit de Gilles Vaillancourt, poursuit Mme Revelakis.
«J’ai aidé à la campagne de Savas Fortis [conseiller de Chomedey, 1989-1997] pendant des années avant Basile.»
De bonne foi
Ex-administratrice du CLSC Normand-Bethune, du Centre du Sablon et du Centre ambulatoire régional de Laval, Aglaïa Revelakis assure que ses contributions financières étaient inconditionnelles.
Du coup, elle affirme n’avoir jamais, au grand jamais servi de prête-nom.
Bien qu’on connaisse les motifs qui poussaient les élus du PRO et les membres de leur entourage de même que des entrepreneurs et des ingénieurs, pour ne nommer que ceux-là, à verser annuellement 1000 $ à la caisse du parti de Gilles Vaillancourt, quel est l’intérêt pour un simple citoyen de contribuer une somme aussi importante à un parti politique?
Une question de niveau d’implication, fait valoir la principale intéressée.
«J’étais vraiment très impliquée avec le parti, soutient celle qui, depuis 1999, dirige le Manoir de Laval, une résidence pour personnes âgées. L’idéologie du PRO était, je crois, la meilleure pour la Ville […] Il a vraiment bâti Laval.»
Même avec ce qu’elle sait aujourd’hui, elle n’entretient aucun regret.
«Personne ne sait ce qui se passe derrière les portes fermées. Tout le monde n’est pas coupable si une personne a fait des mauvaises actions.»
Pas juste au PRO
Cela dit, Mme Revelakis revendique le droit de disposer de son argent comme elle l’entend, rappelant qu’elle a toujours respecté la loi.
«J’ai donné à tous les partis, à des œuvres de charité et différents hôpitaux, dont l’Hôpital juif à Montréal et l’Hôpital de Montréal pour enfants.»
Celle qui fut élue avec la 2e plus forte majorité (49,4 % des suffrages) à Laval a en effet déjà contribué dans le passé aux Partis libéral du Québec et du Canada, bien que de façon nettement moins généreuse.
Soulignons qu’Aglaïa Revelakis était, jusqu’en février dernier, vice-présidente de l’Association libérale fédérale de Laval-Les Îles, en plus d’avoir milité au sein de l’Association libérale provinciale de Chomedey du temps de Thomas Mulcair.
Enfin, la conseillère de l’opposition officielle affirme avoir, l’an dernier, versé 1000 $ à Action Laval, le parti pour lequel elle a fait campagne et s’est fait élire en 2013.
Vérification faite, sa contribution se chiffrait plutôt à 600 $.
Jean-Claude Gobé réagit
Chef du parti Action Laval et de l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville, Jean-Claude Gobé s’est porté à la défense de son élue.
«Mme Revelakis est une femme de grande intégrité. Elle est très impliquée au niveau sociocommunautaire, particulièrement auprès des personnes du troisième âge, a-t-il déclaré d’entrée de jeu, avant d’ajouter: «Elle a respecté la loi. Ça lui appartient de participer ou pas à un parti politique.»
Candidats 2013
Au cours de la dernière campagne électorale, quatre partis politiques étaient en lice pour succéder à la défunte formation de Gilles Vaillancourt, laquelle a régné sur Laval pendant plus de 30 ans avant d’imploser à la fin 2012.
Le Mouvement lavallois dirigé par Marc Demers, Action Laval-Équipe Jean-Claude Gobé, Parti au service du citoyen de Robert Bordeleau et Option Laval menée par Claire Le Bel ont tous présenté des équipes complètes.
Au total, 84 candidats briguaient les suffrages dans les 21 districts électoraux de l’île Jésus.
À partir de cette liste, le Courrier Laval a passé au peigne fin les états financiers des 12 dernières années de la défunte formation politique de Gilles Vaillancourt pour finalement constater que seulement 2 d’entre eux avaient déjà contribué au PRO des Lavallois.
Outre Aglaïa Revelakis, Howard Romanado, un autre candidat d’Action Laval, battu dans L’Orée-des-Bois, avait versé une somme de 250 $ en 2007, 2008, 2009, 2010 et 2011. Précisons ici qu’il était parfaitement légal de verser annuellement jusqu’à concurrence de 1000 $ pour un parti politique municipal au Québec.
Prête-noms
Enfin, deux ex-conseillers du PRO, formellement identifiés par l’ancien agent officiel du parti comme ayant servi de prête-nom au fil des années, avaient tenté de se faire réélire en 2013 comme candidat indépendant.
Il s’agissait de Jacques St-Jean (réélu) et Denis Robillard (battu).
Quant à Claire Le Bel, également ex-conseillère de l’Équipe Vaillancourt ayant aussi agi à titre de prête-nom, elle était chef d’Option Laval et candidate à la mairie de Laval.