Une citoyenne du boulevard Laval, visiblement exaspérée, a souligné le débordement dans le secteur, alors que les portes du complexe du boulevard de la Concorde Ouest ne sont pas encore ouvertes.
«On parle de mesures temporaires, mais la Place Bell n’est pas temporaire, elle sera encore là dans 5-10 ans, a-t-elle lancé d’entrée de jeu. Les gens de Montréal n’iront pas au Carrefour Laval pour se stationner. On ne sera plus capables de se stationner chez nous, ça va être plein tout le temps. Les gens partent de Montréal à cause du manque de stationnement et là, ça arrive à Laval!» a-t-elle indiqué, ajoutant que si la situation ne se réglait pas d’une façon permanente ce serait un point négatif pour l’administration Demers.
Un homme habitant la rue Raymond-Casgrain a fait valoir les bienfaits des stationnements étagés, donnant en exemple ce qu’il a vu en Arizona il y a deux ans alors qu’il a assisté au Super Bowl. Il a ensuite dénoncé la pression déjà subie par le voisinage, entre autres, avec l’avènement des campus universitaires.
«Les stationnements sont pleins, les gens cherchent toujours des places, de renchérir une participante de la rue Lulli, qui loue son entrée pour le stationnement. Il faudra que ce soit clair où les gens qui viennent de Montréal peuvent se garer.»
Un autre citoyen de la rue Raymond-Casgrain a demandé au maire si les systèmes de vignette seraient revus en raison des heures valides, soit du lundi au vendredi, entre 10h et 15h. «La gestion des vignettes sera étudiée, a répondu Marc Demers. Toute la politique de stationnement est remise en question [sur le territoire].»
L’opposition… s’oppose
Présents à l’assemblée, Pierre Anthian, (Laval-des-Rapides), Alain Lecompte (L’Orée-des-bois) et Jean Coupal (Souvenir-Labelle), tous des conseillers indépendants et représentant le Parti Laval, ont manifesté leur désaccord avec les mesures proposées, mettant de nouveau en doute le choix de l’emplacement de la Place Bell. «Les gens n’iront pas se stationner aussi loin. Tout ça c’est de l’improvisation. Pourquoi ne pas y avoir pensé avant?» a questionné Pierre Anthian.
De son côté, Jean Coupal s’est questionné sur le choix des emplacements pour le partage des cases de stationnement, se disant très sceptique que la solution proposée par l’administration Demers soit la bonne.
Finalement, devant le peu de résidents présents à l’assemblée, on y a appris que la Ville n’avait pas envoyé de lettres d’invitation aux gens concernés par ce changement de zonage, contrairement à d’autres points à l’ordre du jour, ce qui a soulevé l’ire des trois indépendants. «Heureusement que j’ai payé 120 $ pour booster mon message sur Facebook», a fait remarquer Pierre Anthian, montrant les citoyens qui s’étaient déplacés après avoir appris la tenue de l’assemblée par les réseaux sociaux.
Valérie Sauvé, porte-parole à la Ville de Laval, a révélé qu’habituellement, un avis était envoyé aux résidents concernés, mais pour ce dossier «on parle d’un très, très grand bassin et il n’y a pas eu de demande spécifique de la part du comité exécutif», explique-t-elle, ajoutant que les gens peuvent aussi se référer aux avis publics diffusés dans les journaux.
Mme Sauvé souligne également que ce règlement ne touche pas le citoyen dans son quotidien. «On parle ici de changer un usage de stationnement et non de passer d’un zonage résidentiel à commercial ou permettre plus d’étages [à un bâtiment]», conclut-elle.