Après la publication de Fille à vendre (2013), dont on a écoulé 3500 exemplaires dès la première année, une jeune fille a abordé l’auteure sur sa page Facebook officielle. Elle lui révèle avoir subi un viol, à l’image de son héroïne aux prises avec un proxénète issu des gangs de rue.
«Nous avons échangé des courriels, relate Diana Bélice, qui détient un baccalauréat multidisciplinaire en criminologie, intervention auprès des jeunes et psychoéducation. Elle m’a confié être suivie et désirait que j’écrive quelque chose sur le viol pour que les jeunes filles sachent comment l’éviter ou quoi faire si elles subissaient pareil traitement.»
Quand elle en parle à sa maison d’édition, on lui dit de foncer, de nombreux jeunes ayant déjà montré de l’intérêt pour un ouvrage de cette nature.
De l’eau de rose au drame
Emma est une jeune femme de 17 ans. Elle est à son affaire et part travailler dans un camp de vacances avec sa meilleure amie. Elle y rencontre un superviseur dont elle s’amourache. L’idylle naissante finira par prendre un virage beaucoup plus sombre.
Après l’agression, Emma est confrontée au processus de plainte en compagnie de l’infirmière et la travailleuse sociale qui la prennent en charge à l’hôpital. Elle débutera une lente et longue résilience par le biais d’une thérapie de groupe.
«On voit qu’elle a beaucoup de chemin à faire pour parvenir à une guérison, continue Diana Bélice. Ç’a été mon livre le plus dur à écrire, surtout en tant que mère et femme avec des enfants à qui ça pourrait arriver. J’ai dû m’arrêter à plusieurs reprises et décanter.»
Pourtant, la résidente de Laval-Ouest n’est pas la première venue en matière de sujets corsés, elle qui a travaillé à la Fondation québécoise pour les jeunes contrevenants, où elle côtoyait des jeunes femmes tentant de s’arracher au milieu des gangs de rue. Elle a aussi travaillé durant plus d’un an auprès de cas d’exploitation sexuelle dans une maison de jeunes de Ville Saint-Laurent.
Éduquer sexuellement
«Il faut rétablir entièrement les cours de sexualité et apprendre à nos garçons comment se comporter de façon correcte avec les filles, plutôt que de les laisser à eux-mêmes avec Internet et ses légendes urbaines, insiste Diana Bélice. Il faut leur dire et répéter qu’un non est un non et rien d’autre!»
Parallèlement, l’auteure lance un autre cri du cœur. «Il faut aussi apprendre à nos filles à se tenir debout. Quand t’es pas prête, t’es pas prête!»
À noter, un répertoire de ressources termine les 336 pages du livre.
Autre livre
Notons que le 14 avril, l’auteure publiera L’école du style dans un registre complètement différent. Elle y narre l’histoire d’une adolescente de 12 ans recrutée par une agence de mannequinat.
«J’en profite pour m’en prendre un peu à l’univers de la mode et jeter par terre les canons de beauté actuels de minceur et nature extravertie», de prévenir Diana Bélice.