L’accordéoniste Paul Gaudet a offert de la musique comme cadeau pour le dernier Noël de résidents en soins palliatifs de la Maison de la Sérénité, à Saint-Vincent-de-Paul, le lundi 18 décembre.
Paul Gaudet était accompagné de la bénévole de la Maison de la Sérénité, Renée Bouchard, qui a chanté sur la scène professionnelle dans le passé et son mari Jean Desroches, contrebassiste depuis 60 ans.
Depuis sa retraite comme capitaine de pompiers pour la ville de Montréal, il y a 15 ans, M. Gaudet a ressorti son instrument pour embellir la vie de résidents de maisons de retraite, maisons de soins palliatifs et CHSLD.
Raviver les souvenirs
Paul Gaudet a vu toutes sortes de personnes depuis qu’il fait ses concerts. Il remarque que la musique a de grandes vertus pour raviver les souvenirs et apaiser les souffrances.
Avec la musique, «il y a tout le temps des souvenirs qui vont leur revenir, précise-t-il. C’est la dernière chance qu’ils ont de revivre des souvenirs comme ça».
Il est souvent ému. Il se souvient d’«un petit bonhomme de 10 ans qui voit son grand-père chanter, qui le sert de toutes ses forces et qui ne veut pas que son grand-père parte.»
Il y a aussi eu une dame qui avait comme plus précieux trésor un cartable de partitions. «C’était sa vie. Même dans ses derniers jours, ces cartables restaient avec elle».
«Ce sont des scènes assez déchirantes et émouvantes, mais c’est quand même beau malgré tout, raconte-t-il, Ça m’arrive même de jouer jusqu’au dernier souffle».
Pour les personnes atteintes d’Alzheimer, la musique a des pouvoirs encore plus insoupçonnés. «Quand je suis là pour jouer de la musique, je suis capable de les ramener un bon moment pour qu’ils chantent et dansent. Je trouve ça formidable», se réjouit-t-il.
Sa présence va parfois au-delà de la musique. On lui a déjà fait des demandes spéciales comme de filmer une vidéo d’une dame qui annonçait à sa famille qu’elle allait recourir à l’aide médicale à mourir.
Famille musicale
Pour le résident d’Auteuil, «l’important c’est qu’on donne du bonheur , résume-t-il. Ça me rend heureux de les voir sourire».
«Mes parents aimaient beaucoup la musique alors quand ils sont tombés en résidence, je me suis remis à l’accordéon».
Paul Gaudet a commencé à jouer dans quelques résidences et le mot s’est passé. Il fait maintenant entre 3 à 4 concerts par semaine. Il croit que son répertoire et le son aujourd’hui plus rare de l’accordéon a de quoi plaire encore pour plusieurs années.