Des dizaines de travailleurs et travailleuses de la signalisation routière ont tenu, le 19 février, une activité symbolique funèbre devant le bureau de circonscription de la ministre des Transports Geneviève Guilbault, à Québec.
Les participants ont clamé la phrase «Trop de morts, trop de silence» à la mémoire des personnes décédées dans un accident de travail.
«On ne se sent pas pris au sérieux, mentionne Nathalie Perron, présidente de la section locale 9005 des Métallos, par communiqué. Les accidents graves qui frappent nos membres sont souvent évitables. Québec doit tout mettre en œuvre pour que ces tragédies prévisibles cessent. Nous avons multiplié les appels sans réponse. Nous sommes rendu.e.s à pleurer nos mort.e.s devant les bureaux de la ministre.»
Depuis 2008, on dénombre 22 décès dans le secteur de la signalisation routière, dont 3 seulement en 2024.
Les Métallos réclament d’ailleurs une rencontre avec la ministre depuis un an. Ils souhaitent un meilleur encadrement du secteur de la signalisation routière pour rendre le métier sécuritaire.
«Nous avons confiance que la situation peut s’améliorer si le gouvernement se met en mode écoute et qu’il renforce bel et bien le contrôle sur cette industrie, plaide Denis Bolduc, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Le laisser-aller a coûté déjà trop de vies, un coup de barre est nécessaire. On demande du sérieux.»
Revendications
Parmi leurs demandes, les Métallos souhaitent l’ajout d’une certification des agences de signalisation routière, ainsi que la vérification annuelle de la conformité des équipes de ces agences, des permis, des cartes de compétence et des inspections régulières des travaux de signalisation.
Ils aimeraient aussi voir la mise en place d’un programme de formation complet, menant à des cartes de compétence émises par un comité paritaire, en remplacement des formations offertes actuellement par différentes associations, souvent en ligne.
«N’attendons pas une autre tragédie pour agir. Le gouvernement doit prendre de toute urgence des mesures pour qu’on ne vive pas en 2025 une réédition de l’hécatombe vécue l’an dernier. Nous avons des idées pour mieux encadrer l’industrie et souhaitons en discuter avec la ministre», complète le directeur québécois du Syndicat des Métallos Dominic Lemieux.
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