Au dernier conseil, l’adjudication d’un contrat de 4,2 M$ pour l’achat de sel de déglaçage des chaussées en vue de la saison hivernale a soulevé un questionnement du côté de l’opposition officielle.
Conseiller du Parti Laval dans Fabreville, Claude Larochelle a qualifié de «très timide et modeste» la commande de quelque 37 000 tonnes métriques de chlorure de sodium en vrac que la Ville s’apprêtait à passer à Mines Seleine, une division de K+S Sel Windsor.
«Selon le sommaire décisionnel, à l’hiver 2017-2018, on a mis 39 704 tonnes de sels dans nos rues», a-t-il souligné tout en laissant entendre que les quantités de sel utilisées l’hiver dernier devaient être plus importantes encore.
Échanges
M. Larochelle estime qu’il aurait été plus sage de commander un volume de 40 000 tonnes métriques de sel pour éviter d’en manquer, évoquant les dures conditions de la dernière saison hivernale. «Si on n’en a pas manqué dans les entrepôts, on en a manqué dans les rues», a-t-il ironisé.
Ce à quoi le maire Marc Demers a répliqué qu’à la «suite à la fonte de la neige et de la glace [au printemps dernier], les gens trouvaient qu’il y avaient beaucoup de gravier, de sable et de résidu de sel dans les rues», rappelant au passage que la recommandation contestée par l’opposition était celle d’experts et de la Direction générale de la Ville.
À cet égard, le Service des travaux publics a évalué ses besoins pour l’hiver 2019-2020 en tenant compte «de la moyenne historique qui se situe entre 32 et 35 tonnes» par année, peut-on lire dans une note produite par le Service de l’approvisionnement et des achats à l’attention du comité exécutif.
«Le maire nous répète que les changements climatiques affectent toutes nos opérations et que les cycles de gels et dégels vont probablement nous amener à utiliser de plus en plus de sel dans nos rues», a enchaîné un Claude Larochelle dubitatif.
Réserve de 20 %
Membre du comité exécutif, Ray Khalil s’est levé pour rappeler que le contrat prévoit une clause selon laquelle la Ville peut augmenter de 20 % ses quantités de sels en cas de consommation plus importante que prévue.
Puis, il a tenu à préciser que la Municipalité «n’a jamais manqué de sel» l’hiver passé. «On a été capable de s’approvisionner au fur et à mesure qu’on en a eu besoin. Les experts jugent qu’on va être correct avec le 20 %.»
Rappelons ici que le 5 février dernier, le conseil municipal a eu recours à cette réserve. Ce soir-là, les élus entérinaient une résolution à l’effet de racheter 7400 tonnes métriques de chlorure de sodium en vrac, portant les stocks pour cet hiver combien capricieux à 44 400 tonnes métriques en sels.
De ce volume, la Ville dispose toujours de 3000 tonnes métriques de sel dans ses enclos municipaux et 1400 autres tonnes en entreposage au Port de Montréal, mentionne Louis-Philippe Dorais, chef de division aux Communications.
«Ces quantités, qui représentent au moins les besoins de base pour le début de la saison hivernale, s’ajoutent aux 37 000 tonnes métriques prévues annuellement pour les opérations de déglaçage.»