Le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ) demande au gouvernement du Québec de cesser de limiter l’accès aux soins périnataux aux personnes migrantes enceintes qui résident pourtant au Québec, mais qui ont un statut migratoire qui ne donne pas accès à l’assurance maladie.
«Après avoir accepté que tous les enfants puissent aller à l’école et être soignés sans frais au Québec, peu importe le statut migratoire de leurs parents, il est grand temps d’assurer une couverture publique des soins d’accouchement pour l’ensemble des personnes enceintes vivant au Québec», affirme Amaili Jetté, présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ), par voie de communiqué.
Cette dernière appuie donc la pétition déposée ce mercredi 4 décembre par le PLQ à cet égard, tout comme le Collège des médecins, Médecins du monde et plusieurs autres organisations. La pétition est disponible sur le site web de l’Assemblée nationale.
Situation actuelle
Pour le moment, beaucoup de femmes n’ont pas accès à l’assurance maladie pour les soins périnataux. Il s’agit notamment d’étudiantes, de travailleuses temporaires ou de personnes dont le permis de séjour au pays est expiré et qui n’ont pas encore terminé leurs démarches avec l’immigration.
Elles doivent faire face à des factures de plusieurs dizaines de milliers de dollars et parfois beaucoup plus en cas de césarienne ou de complications, pour que leur enfant naisse en sécurité. Plusieurs décident donc, malheureusement, de limiter les soins et les suivis pour éviter de faire monter la facture, ce qui peut mettre en péril la santé de la mère et de l’enfant à naître.
Résidentes ou touristes?
Selon le RSFQ, il n’est pas pertinent de limiter ces soins à plusieurs femmes sous prétexte que quelques personnes pourraient faire ce qu’on appelle du tourisme obstétrical au Québec. Il y a par ailleurs une distinction importante à faire entre les touristes qui ne résident pas au Québec et l’accouchement de femmes qui sont déjà sur le territoire du Québec.
«Les sages-femmes doivent être en mesure d’exercer leur jugement professionnel afin de prendre les meilleures décisions du point de vue de la santé de l’enfant à naître et de sa mère, et ce, sans égards à la capacité de payer de celle-ci», ajoute Jessica Goldschleger, présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), dans la même communication aux médias.
«Les enfants nés au Québec deviennent de facto des citoyennes et des citoyens du Québec, affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN, via communiqué. Limiter l’accès à des soins essentiels à cette première étape de leur vie est mesquin pour ces Québécoises et ces Québécois. Le gouvernement risque de toute façon de devoir donner plus de soins par la suite dans le cas de complications évitables.» (C.P./IJL)