La participation financière du gouvernement Legault pour la protection d’un grand milieu humide d’intérêt au croisement des autoroutes 13 et 440 couvrira 40 % des coûts d’acquisition.
En décembre dernier, la Ville de Laval avait annoncé la conclusion d’une entente de 6,5 M$ avec le promoteur Montoni, lui permettant de protéger les deux tiers du milieu naturel du ruisseau Barbe aux abords d’un secteur résidentiel dans Fabreville.
Si on savait que Québec était partie prenante de cette entente, on sait maintenant que sa contribution s’élève à 2,5 M$.
Le ministre responsable de la région de Laval, Christopher Skeete, et son collègue à l’Environnement, Benoît Charette, en ont fait l’annonce le 5 avril au nom de la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest.
Projet résidentiel tué dans l’oeuf
«La protection de ce milieu humide d’intérêt était demandée et très attendue», a rappelé le député de Sainte-Rose et ministre délégué à l’Économie, Christopher Skeete, par voie de communiqué.
De fait, le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval et des citoyens avoisinant le secteur étaient montés aux barricades l’an dernier.
Acquis au coût de 6,5 M$, le lot occupe une superficie de 50 547 mètres carrés, équivalant à 7 terrains de soccer, là où le promoteur s’apprêtait à prolonger les rues Jasmine et Janvier pour y construire une quarantaine de maisons unifamiliales.
«À Laval, comme ailleurs au Québec, le gouvernement appuie divers projets visant à favoriser la résilience des communautés face aux conséquences des changements climatiques, notamment par le maintien d’îlots de fraîcheur dans des secteurs fortement développés», a pour sa part déclaré le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoît Charette.
Quant au maire Stéphane Boyer, il a salué la contribution du gouvernement ayant mené à «l’acquisition d’une partie du secteur aux abords du ruisseau Barbe, un milieu naturel d’exception».
Développement industriel
Faut-il toutefois rappeler que le terrain boisé du ruisseau Barbe bordant l’autoroute 13 n’échappe pas au développement. Deux projets industriels nécessiteront notamment le remblaiement de 5,5 hectares de milieux humides, tel qu’autorisé en juillet 2021 par le ministère de l’Environnement en retour d’une compensation financière de 4 M$.
Enfin, dans la foulée de l’entente intervenue en décembre dernier, le Groupe Montoni acceptait de céder à la Municipalité deux grands terrains couvrant 12,3 hectares, dont la majeure partie se trouve en milieu humide. Également, en vertu de la Loi sur l’expropriation, la Ville décrétait une mise en réserve de 7 autres lots totalisant quelque 10 hectares en vue d’en faire l’acquisition aux fins de conservation.