«J’ai vu des gars oublier leurs patins et leurs gants, manquer l’autobus, ne pas filer tout d’un coup pour ne pas jouer à l’étranger, mais Mike était toujours présent.»
Cette citation provient du défenseur Daniel Noonan qui a été le coéquipier de Mike Bossy avec le National de Laval entre 1974 et 1977. Elle est tirée du livre 50 jours dans la vie de Mike Bossy et démontre le caractère de battant du Lavallois.
Écrit par Mikaël Lalancette, cet ouvrage sorti le 16 octobre constitue la première biographie francophone portant sur la carrière du défunt hockeyeur.
Elle comporte de nombreux témoignages de sa famille et ses proches.
«Si je dois nommer un autre entretien qui m’a marqué, c’est celui avec Jean Trottier qui était son joueur de centre dans le junior, note celui qui est journaliste au quotidien Le Soleil. Ils ont tissé une amitié profonde. C’était très émouvant de l’entendre raconter à quel point ces années ont été un enfer pour Mike en raison de la violence, les bagarres et les agressions.»
L’auteur a initialement été approché par Tanya Bossy qui est la fille de l’ancien joueur étoile des Islanders de New York. Ils se sont rencontrés une première fois en juillet 2022.
«Je lui ai raconté mon idée [d’écrire le livre en revenant sur 50 jours de sa vie], explique Mikaël Lalancette. Ç’a toujours été clair dans ma tête. J’avais déjà une liste des grands thèmes et de journées bien précises.»
Il faut comprendre que le nombre 50 n’est pas choisi au hasard: celui-ci représente les 9 saisons de 50 buts réalisées par le Lavallois. Encore aujourd’hui, il s’agit d’un record de la Ligue nationale de hockey (LNH) qu’il partage avec Wayne Gretzky et Alexander Ovechkin. Bossy est toutefois le seul à l’avoir fait de manière consécutive.
Derrière le hockeyeur
L’ouvrage débute le 1er octobre 2021. Ce jour-là, Mike Bossy apprend qu’il est atteint du cancer.
«J’ai vite compris que ça devait être le premier chapitre du livre, affirme Mikaël Lalancette. Ce rendez-vous dans le bureau du médecin est si fort qu’il permet de comprendre tellement de choses de la vie de Mike.»
On revient ensuite au tout début de sa vie pour suivre son parcours de manière plus chronologique afin de revivre ses débuts dans la LNH, les conquêtes de la coupe Stanley, les embûches de la vie et son après-carrière.
(Photos tirées du livre)
La préface est signée par Wayne Gretzky qui a rapidement confirmé son intérêt à participer au projet.
«Mike Bossy était un homme tranquille, humble et gêné, qui a fait plus que quiconque pour les causes qui lui tenaient à cœur, écrit Gretzky dans l’ouvrage en identifiant Bossy comme le meilleur marqueur de son époque. Il n’a jamais cherché la lumière des projecteurs. Il était le genre de personne que tu rêvais d’avoir comme ami, comme père ou comme fils.»
Se souvenir
Mikaël Lalancette ne cache pas que ce projet lui tenait énormément à cœur et qu’il voyait cela comme une grande responsabilité de «raconter la vie d’un géant de l’histoire du hockey et du Québec».
En entrevue avec le Courrier Laval, il fallait donc le lui demander: pour Mikaël Lalancette, qui était Mike Bossy?
«C’était un franc-tireur dans le hockey et dans la vie. Avec lui, il n’y avait pas de détour, car il allait droit au but. Il était entier envers ses valeurs, sa famille et ses amis. Il a toujours visé le sommet et il l’a atteint à chaque fois», complète l’auteur.
Notons que la Société Saint-Jean-Baptiste a profité du lancement du livre afin de remettre, à titre posthume, le prix Maurice-Richard au défunt hockeyeur. Décerné depuis 1979, ce prix vise à honorer une personne qui s’est distinguée dans le domaine des sports et de l’athlétisme.