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À Laval, les entrepreneurs abordent la rentrée avec réalisme, mais aussi avec confiance. Les défis sont bien connus – rareté de main-d’oeuvre, pression des coûts, transformation du commerce de détail – et pourtant, partout dans la région, des solutions se mettent en place pour transfor-mer ces contraintes en leviers de croissance.
Par Caroline De Guire, PDG de la CCILaval
La question de la main-d’oeuvre reste prioritaire. Restaurants, commerces, hôtellerie ou construction continuent de recruter difficilement, et le recul des arrivées d’étudiants et de travailleurs étrangers accentue la tension. Pour y répondre, les entreprises misent sur l’attraction et la fidélisation, la formation, l’automatisation ou encore l’amélioration des conditions de travail. Dans un contexte marqué aussi par la rareté de logements accessibles, la mobilisation collective devient essentielle.
Dans le commerce de détail, Laval se distingue par son dynamisme. Capitale québécoise du secteur, la région innove avec le projet pilote sur l’assouplissement des heures d’ouverture et le programme Prox-Commerce, qui revitalise les artères commerciales. Ces initiatives concrètes permettent aux commerçants de mieux répondre à l’évolution rapide des habitudes de consommation et de rivaliser plus efficacement avec le commerce en ligne.
La mobilité illustre également cette recherche de solutions. Le lancement de la navette YMX Express, financée à hauteur de 2,66 M$ grâce à un partenariat public-privé, vient relier le métro Montmorency à l’Aérocité internationale de Mirabel. En facilitant l’accès aux pôles d’emploi et en proposant une option de transport collectif responsable et durable, ce projet contribue à renforcer l’attractivité de Laval et le rayonne-ment de ses entreprises.
Du côté manufacturier et industriel, Symbiose Laval illustre le potentiel de l’économie circulaire, en favorisant la valorisation des matières et la réduction des coûts. L’automatisation, l’efficacité énergétique et le virage numérique renforcent la productivité et la compétitivité des entreprises.
Ces efforts locaux s’inscrivent dans un environnement économique plus large, où l’incertitude demeure forte sur les marchés internationaux. Les tensions commerciales, la volatilité des prix de l’énergie et l’instabilité géopolitique ajoutent de la pression sur les chaînes d’approvisionnement. Dans ce contexte, la Banque du Canada a confirmé le maintien de son objectif d’inflation à 2 %, une stabilité qui rassure les entrepreneurs et soutient la planification, même si les taux d’intérêt élevés continuent de limiter l’accès au financement. Ottawa a également levé plusieurs tarifs sur des produits américains, une décision qui allège certains coûts d’importation et pourrait améliorer la fluidité des échanges régionaux.
Pour les entreprises lavalloises, la rentrée ne se limite donc pas aux annonces nationales ni aux signaux venus de l’international. Elle reflète surtout un état d’esprit : transformer les pressions globales en opportunités locales. Qu’il s’agisse d’attirer et de loger des talents, d’adapter le commerce aux nouvelles habitudes de consommation, d’investir dans l’innovation ou de miser sur la mobilité, Laval démontre que la résilience et la collaboration peuvent faire rimer rentrée avec solutions.
