À Laval, 96,6 % des PME utilisent Internet haute vitesse. Seules 14,9 % des entreprises de cinq employés et plus dans la région sont branchées sur une connexion à très haute vitesse, selon les dernières données de l’Institut de la statistique du Québec, en 2012.
«Je ne vous cache pas qu’il y a du travail à faire pour une meilleure connexion Internet, mais ce n’est pas catastrophique, indique Jean-Marie Pressé, directeur e-PÔLE, à Laval Technopole. Une entreprise qui veut avoir accès le peut.»
Il indique cependant qu’un besoin se ressent dans la région métropolitaine. «Dans la dernière étude qu’on a fait pour le grand Montréal métropolitain, les entreprises demandent aux autorités d’avoir jusqu’à 10 GB de disponibilité.»
Avoir pignon sur le Web
Nicolas Pelletier est le fondateur de l’Atelier de bois Star shop, une jeune entreprise lavalloise qui conçoit des meubles et objets en bois fabriqués sur mesure et selon les goûts du client.
Il a démarré son entreprise tout juste l’an dernier et confirme qu’Internet a un impact majeur sur sa productivité et le développement de ses affaires. Fabrication d’objets, marketing, création, site Web, il est seul pour tout exécuter dans sa compagnie.
L’entrepreneur travaille de chez lui, dans ses temps libres, après son boulot principal. Son atelier n’a pas besoin d’avoir pignon sur rue. La totalité de ses ventes se font grâce aux diverses plateformes, comme Facebook, son site Web, de même que Etsy, un site donnant une vitrine aux produits d’artisans.
Sa visibilité augmente d’une semaine à l’autre, étant donné l’effet exponentiel que lui apportent le Web, les médias sociaux et les partages dans son réseau de contacts.
Au-delà de toutes frontières
La visibilité de l’entreprise de Nicolas Pelletier dépasse de loin la frontière lavalloise. Il vend jusqu’à Vancouver, en passant par les États-Unis et la France. Sans son réseautage virtuel, le Lavallois admet qu’il n’aurait probablement pas d’entreprise.
«N’importe qui dans le monde peut avoir accès à ma fiche de produits et l’acheter, indique M. Pelletier, qui utilise une connexion haute vitesse pour se bâtir une clientèle. Je vends beaucoup de choses sur Etsy. Je ne rencontre jamais les clients et je suis chez moi… en pyjama!»
Impact difficile à quantifier
La plupart des spécialistes s’entendent pour dire que la vitesse d’Internet a un impact sur la productivité des entreprises, mais celui-ci demeure difficile à quantifier.
L’une des rares études l’ayant démontré statistiquement, dévoilée dans l’article scientifique The need for speed: Impacts of Internet connectivity on firm productivity, évoque un écart de productivité de 7 à 10 % entre les entreprises ayant adopté l’Internet haute vitesse et les autres.
Aujourd’hui, il semble que l’Internet haute vitesse ne suffise plus. Désormais, c’est l’Internet à très haute vitesse (100 Mbit/s et plus) qui est l’objectif à atteindre.
Or, seulement 16,1 % des entreprises québécoises branchées disposeraient d’une telle connexion. Qui plus est, le taux d’adoption fluctue grandement d’une région à l’autre, puisque l’offre d’Internet à très haute vitesse est inégale d’une région à l’autre.
Alors que Lanaudière (21 %) mène la danse, les régions du Nord-du-Québec (9 %), de Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (12,2 %), de Chaudière-Appalaches (12,4 %) et du Saguenay–Lac-Saint-Jean (13,2 %) ferment la marche.
(En collaboration avec Julien Brault)