À l’occasion de la semaine du repreneuriat, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) publie un nouveau rapport de sondage sur le sujet.
Le nombre d’entrepreneurs québécois prêts à passer le flambeau au cours des prochaines années se compte par milliers et va constituer un défi majeur pour l’économie de toutes les régions. Pourtant, la moitié des propriétaires de PME estiment que l’entrepreneuriat n’est pas un choix de carrière valorisé au Québec.
Les augmentations de prix, l’incertitude économique et les difficultés à rembourser les prêts accumulés durant la pandémie ont sans doute accéléré la volonté de certains dirigeants de PME de passer le relais.
Déjà, en 2022, la FCEI avait confirmé dans une étude qu’un «tsunami de successions» était à venir. En effet, 76% des propriétaires de PME au Canada prévoyaient quitter leur entreprise d’ici les 10 prochaines années, ce qui représente des actifs commerciaux de 2 T$ qui changeraient de main.
La FCEI avait accueilli favorablement le dépôt du Plan québécois en entrepreneuriat 2022-2025 et ses 9 mesures pour bonifier l’offre d’accompagnement aux entrepreneurs et le soutien au repreneuriat.
Cependant, selon les chefs de PME il est possible d’aller encore plus loin:
- 92% des propriétaires de PME sont d’avis que l’entrepreneuriat devrait faire partie des programmes d’études du système scolaire afin de familiariser les jeunes avec ce cheminement de carrière;
- 91% des propriétaires de PME pensent que le gouvernement devrait soutenir davantage les entrepreneurs dans leur planification de la relève (par exemple, aide financière au transfert d’entreprise);
- 50% ne croient pas que l’entrepreneuriat est une voie valorisée au Québec.
«Même si le gouvernement prend la bonne voie avec son Plan québécois en entrepreneuriat, il semble que le défi auquel il va faire face soit gigantesque, avance François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI, par voie de communiqué. Les propriétaires de PME sondés sur le sujet sont unanimes: il faut que la culture de l’entrepreneuriat soit renforcée, valorisée et même enseignée à l’école. La moitié d’entre eux estiment que ce choix de carrière n’est pas assez développé au Québec. Il y a encore du travail à faire sur ce sujet essentiel.»
Pénurie
Comme le rappelait judicieusement Simon Gaudreault, vice-président à la recherche et économiste en chef de la FCEI, la première réponse à la question «pourquoi être devenu propriétaire d’entreprise?» est le fait d’être son propre patron et de prendre ses propres décisions. C’est un projet de vie.
Le sondage de la FCEI indique que 90% des propriétaires de PME déclarent que la pénurie d’entrepreneurs au Québec, en raison du nombre important d’entre eux qui approchent de la retraite au cours des prochaines années, peut représenter un défi pour l’économie québécoise. Selon la FCEI, afin de mettre en place des plans favorables à l’entrepreneuriat, le gouvernement doit arrêter de mettre des bâtons dans les roues des PME québécoises, surtout en ce qui concerne la fiscalité des plus désavantageuse de la province.
«Pour s’attaquer de front aux barrières et aux freins à l’entrepreneuriat, il faut que ce soit intéressant de se lancer en affaires, poursuit François Vincent, dans la même communication aux médias. Et ici, on reste la seule province qui impose ses plus petites entreprises des services et de la construction comme des multinationales, une différence supplémentaire de 259%! De plus, les taxes sur la masse salariale demeurent les plus élevées au pays, de 30% supérieur à la moyenne canadienne. Arrêtons de chercher à midi quatorze heures pour créer des nouveaux programmes et commençons donc à créer une meilleure base avec un environnement fiscal invitant pour nos petites entreprises et pour les petites entreprises en démarrage.»
Méthodologie
Les résultats au sondage Votre voix ont été finalisés en avril. Il s’agit d’un sondage omnibus en ligne de la FCEI, qui a été réalisé du 4 au 22 avril.
Les résultats sont basés sur les réponses de 429 membres de la FCEI qui sont propriétaires de PME et issus de tous les secteurs et de toutes les régions du Québec.
À titre de comparaison, un échantillon probabiliste avec le même nombre de répondant.e.s aurait une marge d’erreur de plus ou moins 4,7%, 19 fois sur 20. (C.P./IJL)