L’Accueil Bonneau a rompu tout lien avec ce chœur en 2002, rappelle le directeur général Aubin Boudreau.
«Le nom est toujours utilisé de façon plus ou moins subtile. Ça crée de la confusion», a-t-il déploré en entrevue au Courrier Laval, précisant que «des gens peuvent donner à la chorale croyant qu’ils donnent à l’Accueil».
Incidemment, c’est un article mis en ligne sur le site de TC Media, le 13 novembre, traitant d’un concert qui aurait permis d’amasser spontanément quelque 800 $ en dons qui a mené l’organisme de bienfaisance à prendre action.
Mais pour une raison qu’on ignore, la mise en demeure expédiée 12 jours plus tard n’a jamais rejoint son destinataire. Ce n’est que le 15 janvier que M. Anthian en a finalement pris connaissance.
Mémoire collective
«Depuis des années, je fais l’effort de nous dissocier de l’Accueil Bonneau, mais on ne peut pas reprocher [à] un patrimoine de ne pas vouloir oublier son nom», a réagi par courriel Pierre Anthian, qui dit notamment avoir fait disparaître toute référence sur les albums de Noël sur le marché.
Il fait également valoir que le «nom appartient à la mémoire collective» et qu’en ce sens, il est «normal que parfois on fasse référence à la Chorale de l’Accueil Bonneau» lorsqu’on parle de la chorale Sous les étoiles, ainsi rebaptisée en 2008 lors de sa résurrection après une absence de 6 ans.
Le principal intéressé en donne pour preuve les 1200 concerts et les 110 000 albums vendus entre 1996 et 2002 et quelques prestations fort médiatisées, dont à l’ADISQ aux côtés de Céline Dion et l’interprétation des hymnes nationaux au Centre Bell et au Stade olympique.
Cela dit, M. Anthian reconnaît que le fait de s’afficher sur sa page Facebook comme «le fondateur de la Chorale de l’Accueil Bonneau» peut contribuer à susciter une certaine confusion auprès du public.
En revanche, le site Web de la Fondation Brouillon d’idées, mise sur pied par Pierre Anthian pour venir en aide aux sans-abri, dissipe toute équivoque à propos du collectif des chanteurs de la rue, dont elle fait la promotion.
«Depuis que la chorale a quitté l’Accueil Bonneau en 2002, il y a toujours eu des tiraillements entre [ses] dirigeants et nous. [Ils] nous reprochaient de faire de l’argent sur leur dos», souligne le directeur artistique de la chorale Sous les étoiles, qui génère bon an mal an 4000 $ en dons par année. L’argent leur est redistribué en partie sous forme de cachets les jours de représentation et, en cours d’années, pour les soutenir dans leur démarche de réinsertion sociale.