Établi à Laval depuis 1958, Samuel fourrures et manteaux plie baggage pour Saint-Jérôme.
Ce mardi 1er juillet, ses propriétaires Martin Faucher et Roxane Labelle ont officiellement remis les clés du local qu’ils occupaient au 1460, boulevard Le Corbusier à la Ville de Laval, qui en est propriétaire depuis l’automne 2023.
«Nous aurions aimé rester à Laval, mais dans l’impossibilité de le faire, nous considérons ce déménagement comme une opportunité de moderniser nos installations et d’améliorer notre capacité à servir nos clients», expliquait dans un récent communiqué le couple qui fait contre mauvaise fortune bon cœur.
Un mail appelé à disparaître
À la tête de ce commerce qu’ils ont acquis du fondateur Gérard Samuel en 2010, M. Faucher et Mme Labelle savaient leurs jours comptés dans ce mail érigé en 1984 à l’extrémité sud-est du Centre Laval.
Au moment de renouveler le bail à l’approche de 2025, la Ville leur offrait la possibilité de le prolonger jusqu’en juin 2026, sans plus, puisque les autorités municipales ont d’autres projets pour ce terrain.
Contraints à se relocaliser tôt ou tard, ce qui n’est pas simple quand un commerce nécessite la présence d’une voûte bétonnée pour l’entreposage de plus de 5000 manteaux de fourrure, les propriétaires de Samuel fourrures ont saisi une occasion d’affaires qui s’est alors présentée à eux, achetant la clientèle de Collections Laflamme au 229, rue St-Georges, à Saint-Jérôme, là où ils ont fraîchement élu domicile.
Tout le personnel demeure en emploi
En affaires depuis 67 ans à Laval, ce commerce spécialisé dans les services d’entreposage de fourrures, de réparation et de remodelage de même que la vente de manteaux et accessoires était non seulement le dernier du genre en sol lavallois, mais également le seul commerce à avoir pignon sur rue du nord de Montréal à Mont-Laurier, mentionne le p.-d.g. Martin Faucher, qui au fil des dernières années a notamment fait l’acquisition de Turgeon Fourrures, à Montréal, et Leduc Fourrure & Mode, à Saint-Eustache.
Cela dit, les 14 employés qui s’affairaient à la boutique et à l’atelier de confection de Laval demeurent tous à l’emploi de l’entreprise; ils reprendront le collier au terme de la pause estivale, note au passage le propriétaire.
Autres locataires… toujours ouverts
Voisins de Samuel fourrures et manteaux, la Boîte à lunch Express et la boutique de vêtements pour hommes Paul Allaire sont toujours ouverts et le resteront jusqu’à l’expiration du bail, le 30 juin 2026, ont confirmé au Courrier Laval leur propriétaire respectif, Mokrane Amirat et Pierre Allaire.
Tout comme ce fut le cas pour Martin Faucher et Roxane Labelle, qui auraient souhaité y poursuivre leurs activités, c’est à leur corps défendant que MM. Amirat et Allaire quitteront, le moment venu.
Parc linéaire
Du côté de la Municipalité, on indique qu’on «attendra la fin des baux pour les deux locataires toujours présents aux 1470 et 1480, boulevard Le Corbusier» avant de procéder «à la déconstruction de l’immeuble».
Conseillère aux affaires publiques, Carolanne L. Gagnon rappelle que l’acquisition en 2023 du terrain situé à l’angle des boulevards du Souvenir et Le Corbusier «s’inscrit dans la vision d’un grand parc linéaire en plein cœur du centre-ville, visant notamment l’augmentation des îlots de fraîcheur et la création d’un milieu de vie plus convivial pour la population».
Ce site constituera d’ailleurs «l’un des premiers jalons concrets de cette vision à long terme», ajoute la porte-parole tout en précisant qu’un «concept d’aménagement sera soumis aux instances municipales pour approbation dans les prochains mois», alors que «l’échéancier sera établi en fonction du concept retenu».
Rappelons que la Ville avait acquis l’immeuble du propriétaire Nérée Arsenault pour 2,6 M$, taxes incluses, une offre que n’ont pas pu égaler Martin Faucher et sa conjointe qui étaient également en lice pour l’acquérir.
Si le prix payé (avant taxes) excédait de 75 % la valeur foncière (1,4 M$) établie selon les conditions du marché qui prévalaient au 1er juillet 2020, il restait à l’intérieur de la fourchette de valeur marchande émise par la firme d’évaluation Paris-Ladouceur, notait à l’époque le Bureau municipal des transactions et des investissements immobiliers qui en recommandait l’acquisition au comité exécutif.
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