Après des mois de calibration et de rodage, les consultations en radiothérapie ont commencé au lendemain de l’ouverture officielle du Centre intégré de cancérologie de Laval (CICL) qui a eu lieu le 20 février, en présence notamment du premier ministre Jean Charest et du ministre de la Santé, Yves Bolduc.
On n’avait pas attendu la coupure officielle de ruban pour déménager les services d’hémato-oncologie dans les nouveaux locaux. Les patients y reçoivent leurs traitements depuis le mois de juin. Avant la construction du CICL, ces traitements étaient déjà offerts à la Cité-de-la-Santé, mais dans le cas de la radiothérapie, les patients devaient se rendre dans les hôpitaux montréalais.
Rappelons que le Courrier Laval a publié un cahier spécial sur le CICL en novembre dernier.
Le premier ministre a souligné qu’avant 2003, ce n’est pas à Montréal que les gens devaient se rendre, mais aux États-Unis parce que les listes d’attente dépassaient les délais médicalement acceptables. Alors que des rumeurs d’élections printanières circulent, ce commentaire, tout comme le bilan libéral qu’il a présenté en matière de soins dans le domaine du cancer, témoigne d’un gouvernement désireux de défendre ses réalisations.
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Tous les dignitaires présents ont souligné la beauté du nouveau centre. «C’est un édifice moderne et lumineux», a souligné Jean Charest. Cette luminosité est notamment due à l’aménagement d’un atrium au coeur du bâtiment.
En entrevue avec le Courrier Laval, l’automne dernier, le directeur général du CSSS de l’époque, Luc Lepage, notait que cet aménagement n’aurait pas été possible si le projet n’avait pas été géré localement. Il confiait que de «grosses batailles» avaient dû être menées avec le ministère de la Santé et des Services sociaux. Maintenant, un projet de cette envergure est supervisé par la Société immobilière du Québec.
En constatant l’impact de ces choix architecturaux, est-ce que la présidente du Conseil du Trésor et ministre responsable de Laval, Michelle Courchesne, pourrait revoir le mode de gestion de ce genre de projet? Lorsque la question lui a été adressée lors de la conférence de presse, elle s’est montrée surprise. Elle a répondu qu’elle ne voyait pas pourquoi un tel aménagement serait sacrifié, rappelant le rôle important qu’il aura pour les patients qui fréquenteront le CICL. Elle a assuré qu’elle verrait à ce que la restriction des coûts ne freine pas une telle réalisation.
Deux accélérateurs
Au départ, le CICL comptera deux accélérateurs linéaires. Au printemps, le centre en recevra deux autres qui seront à la fine pointe de la technologie. Il sera d’ailleurs le premier établissement au Canada à en posséder. Lorsque ces nouveaux équipements entreront en service en novembre, les deux premières machines de radiothérapie seront actualisées afin d’être au même niveau que les deux nouvelles.
Ce n’est donc pas avant 2013 que le CICL pourra augmenter sa capacité de traitements en radiothérapie. «Les quatre [accélérateurs] seront à la fine pointe, note Fadi Hobeila, chef physicien. Les patients auront accès à ce qui se fait de mieux dans le monde.»