En clôture du Mois de l’histoire des Noirs, l’Assemblement, le volet interculturel de la Société nationale du Québec à Laval, a tenu l’événement ENRACINEMENT: Parcours des familles Smith (Barbade/Québec) et Senghor (Sénégal/Québec) le 28 février, à la bibliothèque Multiculturelle, à Chomedey.
Animée par Fatiha Outchernene, une journaliste d’origine algérienne, l’activité était un dialogue avec des Lavallois issus de la diversité.
Jason Blackbird Selman et sa conjointe Deanna Smith ont parlé de la Barbade, alors qu’Annick Senghor Boissy et Stephan D. Senghor ont parlé du Sénégal.
Les discussions reposaient sur trois thèmes: la langue, les liens familiaux et le territoire, sans omettre l’enracinement culturel.
«La mission de l’Assemblement, c’est de créer un dialogue, explique Eliz Robert, chargée du projet. On veut mettre de la lumière sur les gens de la diversité qui enrichissent la culture sur notre territoire et faire comprendre aux gens de la société d’accueil la réalité de ceux-ci.»
«On veut vraiment créer une conversation. Pour chacune de nos activités, on garde 30 minutes à la fin pour les questions du public et on ne dépasse jamais les 50 personnes afin d’installer une zone sûre pour pouvoir poser des questions qui pourraient sinon passer pour des micro agressions ou bien pouvoir aborder certains clichés sans porter préjudice.»
Tout au long de la soirée, le public a pu déguster des spécialités sénégalaises et de la Barbade comme par exemple le Bissap et le Sorrel, des boissons à base de fleur d’hibiscus.
Témoignages
L’importance de la langue française est très marquée chez la famille Senghor. Annick explique effectivement que pour elle le français est la plus belle langue du monde de par toutes ses subtilités. Pour elle, la langue est vraiment une marque d’appartenance à une culture.
C’est ce que confirme tristement Deanna Smith qui regrette de ne pas avoir de langue rattachée directement à ses origines.
«En diaspora, on n’a que les langues des colons. Il manque quelque chose lorsque l’on arrache la langue à la culture d’un peuple.»
Une autre problématique évoquée au cours de cette soirée est la présence du racisme encore aujourd’hui.
«On me demande toujours d’où je viens. Mon arrière arrière-grand-père est arrivé en 1908 au Canada, cela fait 59 ans que ma famille habite la même maison à Laval et je dois toujours me justifier en disant que je viens de Laval.»
Lutte contre la standardisation
Ubuntu: Cimenter l’humanité est la collection d’oeuvres que Stephan D. Senghor a créé et présenté au cours de l’activité.
Avec ses oeuvres, son objectif est de montrer que les différences font la force de l’humanité. Il y a une idée que l’on ne peut pas être humain sans l’apport des autres et sans leur aide.
«Les oeuvres sont en béton car avec le béton on fait ce que l’on veut. On peut construire des murs, mais aussi des ponts.»
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