Le Comité provincial de concertation et de développement de l’industrie du taxi (CPCDIT), le Regroupement des travailleurs autonomes Métallos (RTAM) et le Regroupement des intermédiaires de taxi de Québec (RITQ) avaient demandé aux chauffeurs à travers la province de participer à une journée nationale de mobilisation de l’industrie du taxi contre le service de covoiturage UberX.
Les trois organisations, qui représentent des milliers de chauffeurs de taxi, déplorent l’attitude des dirigeants du service Uber et dénoncent l’entreprise pour ses pratiques jugées «illégales.»
Lettre à Mme Charbonneau
Georges Tannous, président de Co-Op Taxi Laval, a d’ailleurs remis une lettre à la ministre Charbonneau. «Nous ne voulons pas déranger la population. Nous n’avons pas bloqué de rues, mais nous voulons que M. Couillard puisse entendre notre message», assure M. Tannous.
«Nous nous insurgeons aussi au sujet des propos tenus récemment par le premier ministre qui s’est montré ouvert à l’idée de légaliser le nouveau mode de transport de style UberX. Comment M. Couillard défendra-t-il le fait qu’il envisage de permettre à ceux qui ne respectent pas nos lois de travailler illégalement et de priver plus de 22 000 familles de travailleurs ayant investi de bonne foi dans un système de quotas et permis mis en place par le gouvernement du Québec? Cette plateforme échappe à tout contrôle fiscal de l’État et ses chauffeurs ne possèdent aucun permis de taxi», insiste le président de Co-Op taxi Laval.
Le ministre des Transports, Robert Poëti, a admis à plusieurs reprises que l’entreprise Uber agit de façon illégale. «M. Couillard est donc en contradiction avec le travail réalisé par son ministre qui a toujours affirmé qu’UberX devait se conformer aux règles, et non l’inverse.»
Modernisation avant la naissance d’Uber
M. Tannous affirme que la révolution et la modernisation de l’industrie du taxi a débuté il y a plusieurs années, avant même la naissance d’Uber.
En 2002, une réforme dans l’industrie du taxi a vu le jour notamment avec une limite de l’âge des véhicules, des formations obligatoires pour les chauffeurs ainsi que de répondre à un nouveau type de clientèle de transport adapté pour les personnes à mobilité réduite, etc.
En 2008, le parti libéral a modifié la LOI à la demande de l’industrie du taxi pour s’adapter à la nouvelle technologie en autorisant l’utilisation des tablettes dans les véhicules taxis. Cette même année, Coop Taxi Laval a investi plus 800 000 $ pour installer des tablettes dans tous les véhicules de taxi de Laval, incluant une répartition automatisée avec géolocalisation pour remplacer les appels donnés vocalement par radio.
Enfin, M. Tannous déplore la propagande d’Uber envers les chauffeurs de taxi. «Cette propagande n’est fondée sur aucune étude et axée sur la mauvaise publicité. Uber mentionne que leurs chauffeurs sont supérieurs et que leurs voitures sont meilleures que celle des taxis et qu’il est une compagnie technologique à cause de leur application. Tout ce qu’Uber mentionne ne correspond pas à la réalité.»