Ce regroupement allègue que le développement, avalisé par l’ancienne administration municipale, contrevient à l’article du règlement L-2000, encadrant les nouvelles constructions dans les quartiers patrimoniaux.
Le projet de triplex ne s’harmoniserait aucunement avec le patrimoine bâti, a-t-on plaidé lors de la période de questions.
«Peut-on encore l’arrêter?»
«Je veux savoir qu’est-ce qui nous reste comme pouvoir par rapport à ce projet-là. Peut-on encore l’arrêter ou pas?» a questionné la propriétaire d’une maison vieille de plus de 125 ans sur Plateau-Ouimet.
Le maire, Marc Demers, s’est engagé à «examiner le dossier», rappelant que son administration n’avait pas hésité, en début de mandat, à suspendre la délivrance de tout permis de construire pour les tours jumelles de la marina Commodore, à Pont-Viau.
Ce geste, a-t-il évoqué, a été posé parallèlement au déclenchement d’une enquête administrative entourant les décisions prises par l’ex-administration Vaillancourt en lien avec ce controversé projet qu’on estimait à 160 M$.
Le directeur général de la Ville, Serge Lamontagne, a abondé dans le même sens: «On a pris en note votre questionnement et on va regarder le processus [ayant mené à l’acceptation du projet].»
D’un même souffle, le haut fonctionnaire s’est porté à la défense de l’équipe du Service de l’urbanisme, affectée au zonage patrimonial.
«Ces gens-là sont d’une rigueur incroyable», a-t-il indiqué, saluant la «grande préoccupation» qui les anime en matière d’intégration architecturale.
Pas d’hier
Un autre citoyen a aussitôt repris le directeur général, lui rappelant que le problème ne datait pas d’hier. «Ça fait 10 à 12 ans que ça dure […] Y a quand même un problème!»
De fait, Christiane Valiquette, qui siège au conseil de l’Association des Citoyens et Amis du Vieux Ste-Rose, avait dressé, plus tôt, le portrait du développement qui a cours sur le boulevard Sainte-Rose, depuis 2002.
«Entre l’autoroute 15 et la voie ferrée, on a compté plus de 20 duplex et triplex, qui n’ont aucune harmonie avec le quartier. Dès 2003, on a sonné l’alarme», a-t-elle relaté.
Ne s’estimant «pas entendus» par l’ancienne administration, les citoyens se sont alors regroupés.
«On n’a qu’à penser à toutes les maisons patrimoniales qui ont été détruites dans le Vieux-Sainte-Rose, dont l’une des dernières était située au 61, terrasse Dufferin, et ce, malgré une pétition de plus de 2000 signatures remise à l’administration Vaillancourt», a enchaîné Mme Valiquette.
Celle-ci a terminé en demandant au maire Demers de «mettre un terme» à cette spirale et d’exiger des fonctionnaires au Service de l’urbanisme de «respecter les citoyens qui habitent le quartier et le patrimoine bâti des vieux quartiers de Laval».