La crise sanitaire reliée à la COVID-19 a augmenté le nombre de décès survenus au Québec au cours de la même période l’année dernière. Cela a un impact sur différents secteurs d’activité, notamment les salons funéraires.
«Il y a une grande adaptation à faire pour le volume de travail, explique Marc-André Poirier des complexes funéraires Magnus Poirier. Cela a pratiquement doublé, voire triplé le volume habituel à ce temps-ci de l’année. Nous ferions normalement entre 10 et 15 transports par jour, mais maintenant, on a vu des journées avec 35 à 45 transports.»
De son côté, Olivier Guay, directeur général des Salons Funéraires Guay, dit qu’il est encore trop tôt pour quantifier la hausse des décès, mais que la charge de travail est plus grande. «Nous travaillons plus fort et dépensons davantage pour se procurer l’équipement nécessaire.»
Par ailleurs, leur entreprise respective s’est adaptée à la situation actuelle pour revoir sa façon de procéder, que ce soit pour la récupération des corps ou la cérémonie funéraire.
Protection
Les employés chargés de récupérer les défunts doivent s’assurer de porter la combinaison réglementaire.
«La prise de possession est plus risquée, donc ils doivent porter un masque, des gants, une visière et une blouse qui couvre tout le corps, poursuit M. Guay. Il y a des produits désinfectants partout pour éviter tout risque de transmission.»
L’entreprise a aussi offert un masque réutilisable à tous ses membres qu’ils peuvent utiliser dans leur quotidien.
Les complexes funéraires Magnus Poirier ont une pratique similaire.
«Nous avons un protocole qui existe déjà pour les maladies contagieuses, mais qui a été adapté, note M. Poirier. On explique aux employés comment procéder pour chaque transport qu’ils ont à faire. Après chacun d’entre eux, ils doivent, en plus, faire une décontamination.»
Comme ceux-ci travaillent au front, l’employeur s’est assuré de leur offrir une reconnaissance en offrant des services de repas par des traiteur et des bonis pour les heures travaillées.
Cérémonies
Les rassemblements funéraires sont les seuls qui ont été autorisés tout au long de la pandémie. Ce fait n’était pas connu de tous.
«Au début, certains policiers n’étaient pas au courant que c’était toujours possible de tenir des funérailles, soutient Olivier Guay. Il est arrivé de rares situations où ceux-ci sont débarqués dans un salon pour intervenir.»
Comme la distanciation sociale devait tout de même être respectée, un maximum de 10 personnes étaient autorisées pour les cérémonies. Parmi les nouvelles pratiques proposées pour contourner cette contrainte, notons la retransmission des funérailles via Internet.
On tente également d’éviter le report des funérailles trop loin dans le temps.
«Nous avons des conseillers en télétravail pour traiter les dossiers et éviter de manquer d’espace dans nos établissements, ajoute Marc-André Poirier. On essaie de faire en sorte que les cérémonies soient faites maintenant et que, plus tard, il y ait un nouveau moment commémoratif.»
Il assure que son entreprise n’a pas encore vécu de problème d’espace pour entreposer les corps des défunts et ne connait pas un salon qui aurait vécu un réel problème.
Familles
«C’est déjà difficile de perdre un être cher, cette situation est d’autant plus difficile lorsqu’il s’agit d’un proche qui n’avait peut-être pas été vu depuis un mois, souligne M. Guay. C’est pourquoi nous sommes toujours ouverts pour les soutenir dans ce processus.»
M. Poirier est du même avis et croit qu’il faut rester ouvert d’esprit.
«Les familles sont très sollicitées et doivent faire des changements qui n’étaient pas souhaités. Nous sommes le plus accommodant possible pour respecter leurs désirs.»
À titre d’exemple, il cite la possibilité de placer une urne au centre d’un cercueil pour respecter les dernières volontés du défunt.