Les parents des Tornades de Laval de niveau pee-wee estiment que leurs filles ont été victimes d’une évaluation inéquitable dans le cadre de leur classification au niveau B pour la saison à venir.
Ils ont ainsi demandé à Baseball Laval de revoir sa décision et permettre à l’équipe féminine de jouer dans le pee-wee A. La situation s’est même rendue jusqu’aux oreilles de Baseball Québec, plus haute instance de ce sport dans la province.
Dans leur analyse de la situation, les parents questionnent le mode d’évaluation utilisé lors de la joute hors-concours de l’équipe qui, selon eux, n’était pas adapté à une situation de match, lequel c’est terminé sur le score de 9 à 9 contre une formation masculine de pee-wee A. Ils croyaient d’ailleurs que leurs filles avaient démontré leur capacité à tenir leur bout face aux garçons, ce qui aurait dû suffire pour leur octroyer une place dans cette catégorie.
Ils notent aussi qu’il n’est pas normal que les filles soient les seules de l’île Jésus à devoir se faire valoir dans le cadre d’un match d’évaluation plutôt qu’un camp d’entraînement.
De son côté, Baseball Laval affirme que tous les joueurs et joueuses «qui se présentent dans les camps associatifs sont évalués équitablement par les associations pour déterminer dans quelle classe ils joueront pour la saison».
«La recommandation [des évaluateurs] a été unanime: ce groupe de joueuses, malgré la présence de deux joueuses identifiées A, est clairement de classe B, soutient Christian Cyr, président de Baseball Laval, par voie de communiqué. Nous avons tous accepté le principe de l’évaluation et ses possibles conclusions, y compris le représentant régional du baseball féminin et le directeur des équipes féminines Tornades de Laval.»
Les évaluateurs chargés d’évaluer le match provenaient de l’extérieur.
Ceux-ci étaient Sylvain Mayrand (Associés AA), Étienne Lalonde (joueur Junior AA et formateur), Marie-France Castillo (joueuse élite féminine et entraîneuse de baseball féminin à Baseball Québec) et Dickson Castillo (entraîneur de baseball féminin à Baseball Québec).
Enjeux
L’une des craintes reliée à ce reclassement est de ralentir le développement des jeunes joueuses.
«Les règlements qui sont utilisés dans les tournois d’envergure sont ceux du pee-wee A et non pas ceux du B, explique Steven Desaulniers, directeur des Tornades et entraîneur de l’équipe pee-wee. Il y a des choses qui ne seront pas vues et c’est pourquoi c’était préférable qu’elles jouent dans ce niveau-là.»
Elles pourraient prendre du retard sur leurs adversaires des autres régions en vue des Jeux du Québec de 2022 lors desquels le baseball féminin fera son entrée en scène. En effet, certaines régions compteront sur des équipes féminines dans la division A.
«J’en avais déjà fait part aux parents [que l’équipe pourrait perdre la plupart de ses matchs au niveau A] et toutes les membres du groupe ont signé une décharge que même si on se faisait battre à plate couture, elles étaient prêtes à jouer dans le A pour leur développement», poursuit M. Desaulniers.
De son côté, Baseball Laval préférait éviter ce genre de situation. L’an dernier, une formation représentait les Tornades dans cette même catégorie. Elle a terminé la saison à l’avant-dernier rang de la ligue avec une fiche de 5 victoires et 18 défaites, en plus de présenter un différentiel de -87.
Par ailleurs, toute cette situation aurait dû être évitée avec la création de la ligue interrégionale de baseball féminin. Celle-ci aurait permis aux joueuses de jouer selon les règles de la catégorie A et d’affronter leurs comparses féminines partout à travers la province. La pandémie de la COVID-19 a toutefois reporté la mise en place du circuit en 2021.
Dossier clos
Pour Baseball Laval, ce dossier est maintenant chose du passé. On ne prévoit pas revenir sur la décision, ayant notamment l’appui de Baseball Québec.
«La région a envoyé des évaluateurs avec beaucoup d’expérience et impliqués dans le baseball féminin québécois, rappelle Maxime Lamarche, directeur général de Baseball Québec. Il est clair que nous pouvons affirmer que la décision prise par la région permettra aux joueuses de progresser, s’améliorer et d’avoir du plaisir, les trois ingrédients d’une saison réussie.»
Patrice Duclos, représentant régional du baseball féminin à Laval, est du même avis. «On peut être en désaccord avec les conclusions de l’évaluation, mais il reste que cette dernière a été faite en toute transparence et que les quatre évaluateurs avaient toute la crédibilité et l’objectivité nécessaires pour mener à bien cette délicate opération.»
À moins d’un revirement de situation, les Tornades joueront donc dans le pee-wee B pour l’été 2020. Elles devront désormais se faire valoir sur le terrain pour tenter de montrer qu’elle avait leur place «en haut».