Le Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep Montmorency (SEECM) somme le ministre de l’Éducation supérieure, Pierre Duchesne, et le président du Conseil du trésor, Stéphane Bédard, de dénouer une impasse qui menace de compromettre une entente intervenue en août dernier, dans la foulée de la reprise des cours au terme d’une interruption de plusieurs mois.
Dans un communiqué publié le 6 février, conjointement avec la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), le SEECM évoque un imbroglio entourant le versement d’une enveloppe de 31 M$, conformément à ce qui avait été convenu entre la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) et le Comité patronal de négociation des collèges (CPNC), composé de représentants du ministère et de la Fédération des cégeps.
«D’un côté, nous avons la confirmation du Conseil du trésor qui nous assure avoir transféré au ministère de l’Enseignement supérieur les crédits nécessaires pour que ce dernier respecte l’entente intervenue en août dernier. De l’autre, les représentants du Ministère, par l’entremise du CPNC, nous indiquent que cette même entente devrait être revue afin de respecter le cadre budgétaire global du Conseil du trésor!» déplore Micheline Thibodeau, vice-présidente de la FNEEQ–CSN, responsable du regroupement cégep.
L’argent promis devait servir à financer l’embauche de professeurs, pour un encadrement plus soutenu aux étudiants en vue des deux sessions intensives qui allaient se succéder à l’automne 2012.
«Or, il appert que le CPNC veuille aujourd’hui faire payer les professeurs de cégep pour les demandes d’austérité exigées par le Conseil du trésor, prétextant que celui-ci n’aurait alloué que la moitié des 31 M$ en question», dénonce pour sa part le Syndicat des professeurs du cégep Montmorency.
Résolution
Voyant venir le coup, le Syndicat, réuni en assemblée générale en début d’année, avait adopté à l’unanimité une résolution qui «dénonce vivement l’attitude du gouvernement et exige qu’il respecte les engagements pris à la signature» de deux lettres d’entente.
Une situation qui a pour effet de mettre «les enseignantes et enseignants très en colère», précise le président syndical, Sébastien Manka, soulignant au passage «l’ampleur du travail effectué» par le corps professoral «dans les cégeps depuis la fin de la grève».
FNEEQ
Du côté de la FNEEQ-CSN, on rapporte qu’une rencontre avec le CPNC, le 4 février, n’a pas permis aux parties de résoudre le problème.
Même que selon la Fédération nationale des enseignants du Québec, le CPNC lui aurait fait valoir «qu’à défaut de voir les professeurs de cégep consentir 5 M$ en augmentant leur charge de travail, on leur en imposerait le double».
Vice-présidente responsable du regroupement cégep à la fédération, Micheline Thibodeau a déclaré que d’«exiger des concessions financières aux professeurs de cégep, qui ont assumé de façon exemplaire la reprise intensive des cours l’automne dernier, ne peut avoir comme conséquence que d’hypothéquer les ressources d’enseignants disponibles pour les cohortes des prochaines années. Tant pour nos membres que pour nos étudiants, cette hypothèse n’est qu’irrecevable.»
Les 46 syndicats du regroupement cégep affiliés à la FNEEQ se réunissaient les 7 et 8 février, à Montréal, afin de faire le point sur la situation.