Le maire Marc Demers a vu, tard hier soir, la moitié de ses élus lui tourner le dos et voter avec l’opposition sur un avis de proposition visant le remaniement du Comité de vérification.
Ce camouflet fait suite à l’affront subi neuf jours plus tôt par le chef du Mouvement lavallois lors d’un vote de confiance où M. Demers avait perdu l’appui de 40 % de ses membres.
Groupe de dissidents
Avec à leur tête le maire suppléant, vice-président du comité exécutif et numéro 2 de l’administration Demers, David De Cotis, les dissidents à être montés au front vers la fin de la séance régulière du conseil municipal du 5 juin sont les conseillers Michel Poissant (Vimont ), Jocelyne Frédéric-Gauthier (Auteuil), Daniel Hébert (Marigot), Vasilios Karidogiannis (L’Abord-à-Plouffe), Sandra El-Helou (Souvenir-Labelle ), Isabella Tassoni (Laval-des-Rapides), Paolo Galati (Saint-Vincent-de-Paul) et Aline Dib (Saint-Martin).
Un geste sans précédent qui détonne avec la discipline à laquelle nous avaient habitués les élus du parti du maire Demers, eux qui jusque-là avaient toujours votés solidairement et, surtout, unanimement chaque fois que l’opposition demandait le vote.
À ces neuf élus du Mouvement lavallois se sont ralliés les conseillers de l’opposition Claude Larochelle (Fabreville) et Aglaia Revelakis (Chomedey), permettant ainsi à la proposition déposée par M. De Cotis et appuyée par Michel Poissant d’être débattue séance tenante, semant du coup la consternation chez les autres élus.
Débat
S’en est suivi un long débat un peu chaotique de 30 minutes, à savoir si la proposition était recevable ou non. Le doute a été soulevé par le conseiller et membre du comité exécutif Stéphane Boyer (Duvernay-Pont-Viau) qui a demandé si les avis de nomination devaient nécessairement découler d’une recommandation du comité exécutif.
«Je pense qu’il est de notre devoir de suivre nos règles et procédures et non pas se précipiter dans des jeux politiques quels qu’ils soient», a réagi M. Demers après que Paolo Galati et Claude Larochelle eurent demandé le vote.
Puis, dans l’attente d’un avis juridique qui ne venait pas, le maire a suggéré de suspendre l’assemblée, ce à quoi s’est vivement objecté son conseiller Michel Poissant: «Si vous voulez ajourner, je demande le vote.»
Nominations sous réserve
Finalement, les élus ont voté sur la controversée proposition, les résultats demeurant toutefois conditionnels à l’aval du Service juridique de la Ville.
C’est ainsi que Michel Poissant reprend le siège de président du Comité de vérification qu’il a occupé pendant les quatre ans d’un premier mandat comme élu de Vimont. Yannick Langlois, qui lui avait succédé en décembre 2017, a été destitué. Idem pour les administratrices Sandra Desmeules et Isabella Tassoni qui cèdent leur place à Daniel Hébert et Aglaia Revelakis. Quant à Sandra El-Hélou, elle est la seule administratrice à demeurer en poste.
Ajournement
Conformément au code procédural qui prévoit l’ajournement de l’assemblée sur le coup de 23h à moins que les deux tiers des membres votent pour son prolongement, la séance se poursuivra ce soir, mercredi 6 juin, dès 17h.
Or, au moment d’adopter la résolution d’ajournement fixant la date et l’heure de reprise des échanges jusqu’à épuisement des items à l’ordre du jour, le maire a essuyé une autre rebuffade de ses élus, sa proposition de reprendre les discussions le jeudi en milieu d’après-midi ayant été battu 11 voix contre 8.
Ironie du sort, la proposition de Paolo Galati de remettre ça dès le lendemain a fait l’unanimité, ralliant les 19 élus du conseil avant la levée de cette houleuse assemblée.