Il réagissait ainsi, le 16 mars, à un contrat de près d’un million de dollars octroyé à Asphalte Desjardins, dont l’un des actionnaires et administrateurs a été arrêté et accusé dans le cadre de l’opération «Honorer», au printemps 2013.
Secrétaire de l’entreprise, Claude Desjardins était au nombre des 36 présumés complices du maire déchu Gilles Vaillancourt à tomber dans les filets de l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Il subira, le mois prochain, son enquête préliminaire dans la foulée du mégaprocès tant attendu.
L’opposition n’a pas fait le lien
Tous les conseillers municipaux, incluant ceux de l’opposition, ont entériné à l’unanimité l’adjudication de ce contrat lié à des travaux de pavage, le 10 mars.
«J’étais à mille lieues de croire que le maire, qui est à la chasse aux sorcières, nous amènerait un truc comme ça sans nous en parler», fait valoir M. Gobé, qui dit n’avoir jamais fait le lien avec l’entreprise de Claude Desjardins jusqu’à ce que le Courrier Laval rende l’information publique.
«Jamais je n’aurais pensé que cette administration permettrait à des entreprises impliquées dans ce scandale de continuer à faire des affaires avec la Ville», insiste celui qui promet à l’avenir de ne plus rien prendre pour acquis.
Selon M. Gobé, il incombe au maire Demers la responsabilité de livrer aux élus «toute l’information pertinente avant de leur demander de voter en faveur de ses propositions».
À ce propos, le chef d’Action Laval indique que lors de la rencontre précédant le dernier conseil, certains conseillers municipaux, dont deux élus du parti au pouvoir, s’en seraient justement plaints.
Solution proposée
À l’heure actuelle, une administration municipale n’a d’autres choix que d’octroyer un contrat au plus bas soumissionnaire lorsque celui-ci répond aux exigences, rappelait le maire Marc Demers, au lendemain de l’attribution du contrat à Asphalte Desjardins.
Alors que le Service du contentieux est à se pencher sur la question, Jean-Claude Gobé y va d’une solution toute simple, validée auprès d’un avocat spécialisé en droit municipal soutient-il.
«Il s’agit d’inclure dans la politique d’appels d’offres publics une clause empêchant les personnes et les entreprises faisant face à des accusations pour des actes de nature criminelle envers la Ville de soumissionner et de faire affaire avec la municipalité.»
Commentant le contrat au cœur de la présente controverse, il précise: «Il n’y a que 2000 $ de différence entre la soumission d’Asphalte Desjardins et celle de TNT2 inc., le deuxième meilleur soumissionnaire. Cette entreprise n’est pas impliquée dans ces scandales et on aurait pu éviter, encore une fois, cette situation révoltant à ne pas en douter les citoyens de Laval.»