Que le gouvernement Charest s’entende ou pas avec le Parti québécois sur le redécoupage de la carte électorale, Laval obtiendra un sixième comté d’ici les prochaines élections provinciales, prévues en 2013.
«Si on n’arrive pas à un consensus avec le parti de l’opposition officielle d’ici le 30 juin, c’est la carte que proposait l’ex-DGE [Directeur général des élections du Québec] Marcel Blanchet qui s’appliquera», déclare Andrée-Line Hallé, attachée de presse du ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, Pierre Moreau.
Ce dernier suggère de faire passer de 125 à 128 le nombre de comtés représentés à l’Assemblée nationale, ce qui permettrait de combler le déficit démocratique qui sévit dans les régions de Laval, Laurentides-Lanaudière et en Montérégie sans avoir à supprimer en revanche autant de circonscriptions dans l’Est du Québec, là où les territoires sont surreprésentés au Parlement.
En somme, si le PQ rejette la proposition du Parti libéral, les régions du Bas-Saint-Laurent, de Chaudière-Appalaches et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine perdraient chacune un comté, conformément au projet de réforme initialement déposé par le DGE que le gouvernement avait choisi de suspendre, l’automne dernier.
Depuis 21 ans
Ce n’est pas d’hier qu’il est question de régler le déficit d’équité de représentation des Lavallois à l’Assemblée nationale.
Il faut en effet remonter 21 ans en arrière.
En 1990, une recommandation préliminaire de la Commission de la représentation électorale (CRE) visant à doter Laval d’une sixième circonscription avait été rejetée en dernière analyse, à l’occasion de la révision de 1992.
«Si la situation qui prévalait en 1990 justifiait une proposition de redécoupage en six circonscriptions, a fortiori nous devons, dès aujourd’hui et en prévision des 10 prochaines années, s’empresser de corriger l’iniquité qui affecte les électeurs lavallois depuis toutes ces années.»
Cet extrait est tiré du mémoire qu’avait déposé Ville de Laval lors des consultations sur l’établissement d’une nouvelle carte électorale sous l’égide de la CRE, au printemps 2008.
L’administration municipale étayait son propos en soulignant qu’entre 1991 et 2007, la population lavalloise avait crû de 18,5 %, soit à un rythme deux fois plus accéléré que la croissance démographique à l’échelle de la province durant la même période.
Déficit le plus élevé
Déjà, en 2007, Laval était la région du Québec où le nombre d’électeurs par circonscription était le plus élevé par rapport à la moyenne provinciale avec un écart de 20,7 %.
Au 30 novembre 2007, on recensait en moyenne 54 574 électeurs par comté lavallois contre 45 207 pour l’ensemble des 125 circonscriptions.
Quatre des cinq comtés de la région se trouvaient en situation d’exception (Fabre) ou en situation critique (Vimont, Mille-Îles et Chomedey) par rapport à l’écart maximal de 25 % de la moyenne provinciale, tel que prévu par la loi.
À titre d’exemple, les 58 591 électeurs dans Fabre excédaient de 30 % la moyenne québécoise.
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