La Ville de Laval a bouclé l’exercice financier 2022 avec un excédent non consolidé de 60,8 M$, soit quelque 23 millions de dollars de plus que les surplus enregistrés en 2021.
Cet excédent s’explique principalement par la vigueur du marché immobilier, explique l’administration Boyer dans un communiqué publié le 3 mai.
Seulement en droits de mutation immobilière et délivrance de permis, la Ville a encaissé 27,6 M$ de plus que prévu, dont 90 % provient de transactions commerciales.
La hausse des taux d’intérêt a également contribué pour 8,8 M$ à ces surplus budgétaires pendant que la pénurie de main-d’œuvre se traduisait par des économies de 9,4 M$ en salaires et avantages sociaux. On se rappellera que le budget 2022 prévoyait gonfler les effectifs municipaux de 269 nouvelles embauches équivalent temps plein.
Loi anti-déficit
«Pour contrer la désinformation, il m’apparait important de rappeler qu’une Ville ne peut pas planifier de déficit, indique d’emblée le maire Stéphane Boyer. Ce n’est pas pour rien qu’année après année, l’ensemble des Villes québécoises annoncent des excédents financiers. C’est pour se conformer à la loi».
À ses yeux, le surplus de 60,8 M$, soit 6,3 % d’un budget de 969,9 M$, témoigne d’une «excellente rigueur financière saluée par les experts internationaux».
La Ville ne manque pas de rappeler que l’agence américaine de notation S&P Global Ratings lui a renouvelé cet automne «la cote de crédit AA+ avec une perspective stable, la meilleure cote pour une municipalité au Québec».
Réserves à renflouer
Ces surplus serviront, entre autres, à renflouer certaines réserves municipales afin d’atteindre les seuils minimaux, à commencer par celle vouée au déneigement dont le solde est à zéro. Une somme de 8,3 M$ y sera ainsi versée.
La réserve affectée aux produits chimiques passera pour sa part de 100 000 $ à un demi-million de dollars, alors qu’une affectation de 100 000 $ rétablira à 26,4 M$ le seuil minimum prévu pour l’excédent de fonctionnement non affecté.
Des 52 M$ restants, la moitié sera affectée à la réserve financière pour le paiement comptant des immobilisations, soit un montant de 26 M$.
Réfection du réseau routier
Le plus clair de la dernière enveloppe de 26 M$ sera injecté dans le réseau routier qui a bien «besoin d’amour» pour reprendre les mots de Stéphane Boyer. Une somme de 15,7 M$ financera des travaux de réfection et de resurfaçage. «De tels travaux se planifient et les résultats de ces investissements seront visibles pour 2024-2025», prévient toutefois celui qui dit vouloir modérer les attentes. Cela dit, les cols bleus «travaillent actuellement d’arrache-pied» afin de colmater les nids-de-poule, précise le maire.
Par ailleurs, pour faire face aux imprévus, la Ville injectera 7,3 M$ dans une réserve pour les sinistres et l’auto-assurance et 3 M$ supplémentaires à la réserve du déneigement.
Des records
En 2022, Laval a connu une année record avec un taux de réalisation du programme triennal des immobilisations (PTI) à 82 %.
Cette performance découle de «l’amélioration de la Ville en matière de planification et de gestion de projets», illustre un maire qui ne cache pas sa reconnaissance envers le personnel municipal.
Également, les dépenses d’immobilisations ont atteint un nouveau sommet, culminant à 327,8 M$. C’est près de 80 M$ de plus que l’année précédente.
Parmi ces investissements publics, on cite des infrastructures sportives permanentes (55,4 M$), le Centre des services de proximité de l’Est (18,4 M$), le poste de police de l’Ouest (17,6 M$), le pôle communautaire Val-Martin (3,4 M$), l’aménagement et la restauration de la berge des Baigneurs (4,5 M$), la plantation de végétation pour réduire les îlots de chaleur (6,1 M$), la conversion de l’éclairage public au DEL (8 M$) et la reconstruction et la réhabilitation de conduites d’égout et d’aqueduc (21,9 M$).