Qualifiée par certaines personnes de «mammifère» en raison de sa grosseur impressionnante, la dolomède, une araignée semi-aquatique de la famille des Pisauridae, est fréquemment aperçue sur l’île Jésus.
Les Canadiens de Montréal venaient tout juste de remporter une partie des séries quand Vincent Leclair est tombé nez à nez avec sa colocataire à huit pattes.
Il ne s’agissait pas du premier rendez-vous entre le citoyen du boulevard Lévesque Est et l’araignée d’eau, mais l’expérience s’avère aussi «traumatisante» chaque fois.
«Quand tu es arachnophobe, tu es hyper vigilant en tout temps, partage le propriétaire qui vit au bord de l’eau. Quand je vais dehors ou que je me couche, je regarde un peu partout avant.»
Alors qu’à travers le monde il existe une centaine d’espèces de dolomèdes, on en dénombre seulement quatre au Québec: Dolomedes scriptus, Dolomedes tenebrosus, Dolomedes triton et Dolomedes striatus.
«Ces araignées sont communes au Québec, en particulier à proximité des milieux aquatiques», soutient André-Philippe Drapeau Picard, préposé aux renseignements entomologiques à l’Insectarium de Montréal.
C’est pourquoi on la retrouve fréquemment sur des pierres, quais et embarcations nautiques. Seulement la Dolomedes tenebrosus serait souvent aperçue loin des habitats aquatiques et parfois dans les maisons et autres bâtiments.
Le corps de l’arachnide, dont le teint varie de gris brun à brun verdâtre, peut atteindre jusqu’à 2,8 centimètres, et ce, sans compter les pattes. Les femelles sont d’ailleurs généralement plus grosses que les mâles.
«Il y a toujours de la variabilité entre les individus d’une même espèce, mais les plus grandes femelles Dolomedes tenebrosus sont […] les plus grandes araignées de la province», continue André-Philippe Drapeau Picard.
Selon ce dernier, l’espèce d’araignée la plus petite serait quant à elle un membre de la très diversifiée sous-famille des Erigoninae, qui est mesurable en millimètres.
Pas dangereuse
«C’est des vraies peureuses», confie par expérience Vincent Leclair.
En effet, l’Insectarium de Montréal confirme que la dolomède n’attaque pas les humains. Elle a même tendance à s’enfuir lorsqu’elle se sent menacée.
Cependant, quelques cas de morsures «douloureuses, mais sans conséquences» ont été rapportés par des personnes ayant manipulé ces araignées qui, une fois devenues adultes, meurent à la fin de l’été après s’être reproduites.
Concernant la présence d’araignées sur son territoire, la Ville de Laval précise qu’elle n’intervient pas sur les terrains et dans les maisons des citoyennes et citoyens.
S’il y a infestation, elle rappelle la possibilité de recourir à des services privés d’exterminateurs.
Toutefois, selon l’Insectarium de Montréal, ces araignées sont utiles à l’équilibre de l’écosystème. Alors qu’elles consomment des insectes et invertébrés aquatiques, elles servent de nourriture aux animaux, oiseaux et parfois aux poissons.
Le complexe muséal «L’Espace pour la vie» suggère d’ailleurs à la population d’apprendre à cohabiter avec ces espèces. Leur présence serait un signe de santé des berges et du milieu de vie.