La demande du conseiller municipal David De Cotis à l’effet de rendre public l’agenda du maire sur le site de la Ville a été rejetée par les élus du parti au pouvoir, 14 voix contre 7.
«Je comprends la volonté, mais je suis convaincu que c’est inutile, et pour des raisons démocratiques et pour des raisons éthiques», a déclaré le maire Stéphane Boyer avant que le conseil municipal ne vote sur cet avis de proposition débattu à la séance régulière du 3 mai.
Il en veut pour preuve l’expérience passée des administrations municipales qui se sont prêtées à l’exercice. Celles qui n’ont pas abandonné cette pratique mettent en ligne des choses un peu futiles, a-t-il poursuivi en parlant de ces rencontres publiques statutaires, telles les séances du comité exécutif et les assemblées du conseil. «Pour moi, c’est juste pas efficace ni une bonne affectation des ressources de la Ville de mettre du temps là-dessus.»
Pour avoir agi récemment à titre de maire suppléant en l’absence de Stéphane Boyer, le vice-président du comité exécutif, Ray Khalil, a témoigné à l’effet que «ça bouge vite» et que «pour bien faire les choses», il faudrait y affecter «une ressource», précisant au passage que le personnel à l’emploi du cabinet du maire est non seulement «limité», mais à l’œuvre de 8h à 20h pratiquement tous les jours.
Quant aux motifs de transparence et d’éthique évoqués par M. De Cotis, M. Boyer a laissé entendre qu’un agenda public n’empêcherait pas un maire malhonnête de rencontrer des gens douteux.
Réaction
Par voie de communiqué, le conseiller de Saint-Bruno, David De Cotis, s’est dit «abasourdi» de voir le parti au pouvoir rejeter du revers de la main l’idée de rendre publiques les rencontres du maire tenues dans le cadre de ses fonctions officielles.
«Laval traîne un lourd poids en matière de transparence et d’éthique, rappelle l’élu d’Action Laval, ce qui exige «d’être un modèle en la matière», soutient-il.
Faire preuve d’une «plus grande transparence» contribuerait à combattre le cynisme qu’entretiennent les citoyens envers la classe politique, ajoute M. De Cotis. «Un travail important est à faire pour rebâtir le pont avec la population», mentionne-t-il en rappelant le taux de participation anémique d’à peine 29 % des Lavallois aux dernières élections municipales.
Lors des échanges à l’assemblée du conseil, le chef d’Action Laval et conseiller dans Val-des-Arbres, Achille Cifelli, a fait valoir que de rendre public l’agenda du maire attesterait d’«un respect profond envers les citoyens».
Convenant que le processus puisse sembler compliqué, le parti qu’il dirige cite en exemple le cabinet des premiers ministres du Québec et du Canada qui tienne à jour leur agenda public. «Ce n’aurait été qu’une bonne pratique de saine gestion», termine le communiqué.