Les Lavallois qui rêvaient de voir une 30e station apparaître sur les plans projetés de la ligne rose de métro que pousse la mairesse de Montréal, Valérie Plante, peuvent déchanter.
La proposition du parti Action Laval d’approcher l’administration montréalaise afin que le Bureau de projet, mis sur pied l’automne dernier, puisse prévoir le prolongement de cette éventuelle ligne dans l’est de l’île Jésus a été battue à 11 voix contre 6 à la séance du conseil municipal du 13 août.
«C’est beau de rêver, mais faut aussi être réaliste», a indiqué lors des échanges le conseiller de Saint-François et président de la Société de transport de Laval (STL), Éric Morasse.
Il a opposé ce «projet extrêmement hypothétique» à d’autres projets «concrets et structurants pour l’est», tel le service rapide par bus (SRB) Pie-IX présentement en chantier qui, dès 2022, reliera Laval à la station Pie-IX en une vingtaine de minutes.
«En politique, il faut faire des choix», a-t-il fait valoir, préférant prioriser «un réseau performant de voies réservées pour décongestionner l’est de Laval».
Même son de cloche du côté du maire Marc Demers qui a mentionné que d’inclure Laval au projet de la ligne rose risquait de compromettre un éventuel prolongement de la ligne orange ou encore du réseau express métropolitain (REM) vers Chomedey.
«L’argent n’est pas illimité, a-t-il dit, tout en rappelant les priorités identifiées par les 19 maires et mairesses de Laval et des Basses-Laurentides lors du Forum sur la mobilité et le transport collectif en 2017 pour contrer la congestion routière. Il faut se donner une direction et maintenir le cap.»
Tout à gagner
Pour David De Cotis, qui avait formulé en proposition formelle cette idée de Raymond Lamothe, professeur de géographie à la retraite, d’amener le métro dans l’est, l’administration Demers a raté le coche.
«On avait tout à gagner, martèle-t-il, ça ne coûtait rien de demander.»
Face à l’argument de M. Morasse, repris plus tard par le maire, à l’effet qu’une telle démarche «est encore prématurée», le leader-adjoint de la seconde opposition y voit à la fois une «irresponsabilité» et un «manque de vision».
Pour lui, même si ce projet ne voyait le jour qu’en 2050, il était impératif de répondre présent pour les générations futures.
Le problème, prétend M. De Cotis, c’est que la proposition ne venait pas du maire. «C’est un vote politique, ne décolérait pas l’ex-numéro 2 de l’administration Demers au lendemain du conseil. Les élus [du Mouvement lavallois] ont tous suivi la ligne du parti.»
À cet égard, alors que le conseil débattait de la proposition, le critique de la seconde opposition en matière de transports a d’ailleurs eu des mots durs à l’endroit de son successeur à la présidence de la STL et d’Aram Elagoz, conseiller du district de Renaud qui préside aux destinées de la Commission de l’environnement au sein de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).