Occuper un emploi pendant les études peut être bénéfique pour la majorité des élèves qui souhaite le faire.
Cependant, le cumul des études et du travail peut avoir d’importantes conséquences négatives sur la réussite éducative et la santé des jeunes lorsque certaines conditions ne sont pas respectées.
Ces différents aspects du travail des jeunes sont présentés dans le nouveau dossier thématique de Réseau réussite Montréal, publié dans la foulée du lancement de la 13e édition montréalaise des Journées de la persévérance scolaire.
Équilibre
Se familiariser avec le marché du travail et ses exigences, acquérir des compétences ou développer son sens des responsabilités et son autonomie : autant de bénéfices possibles pour un jeune qui fait l’expérience d’un emploi durant les études.
Toutefois, il faut s’assurer que le cadre dans lequel s’effectue ce travail permette au jeune de bien concilier tant son projet scolaire que sa vie personnelle.
En ce sens, le nombre d’heures de travail hebdomadaire fait souvent office de cadre pour se repérer.
Bien qu’il n’y ait pas de consensus sur le seuil exact, il semble que les effets négatifs soient souvent observés à partir de 15 heures par semaine et que les conséquences deviennent nettement plus nuisibles à partir de 20 heures.
Néanmoins, cette balise ne peut être considérée seule.
«Un jeune qui travaille quelques heures par semaine, mais qui vit des situations tendues avec ses collègues ou des clients, ou qui évolue dans un environnement mettant sa santé physique à risque, peut vivre plus d’impacts négatifs qu’un jeune qui travaille davantage d’heures mais bien encadré et dans de bonnes conditions», souligne Andrée Mayer-Périard, directrice générale de Réseau réussite Montréal, via communiqué.
Portrait
Le dossier propose aussi de toutes nouvelles analyses liées au portrait du travail chez les jeunes.
On y remarque entre autres que :
- Les jeunes de 15 à 19 ans sont près de deux fois plus nombreux qu’il y a 30 ans à concilier les études et le travail à temps partiel et que leur taux d’emploi en 2022 est supérieur au niveau prépandémique.
- La proportion d’élèves et d’étudiant.e.s de 15 à 19 ans qui travaillent 15 heures et plus est passée de 35% dans les années 80 à 45% dans les années 2000.
- Les emplois occupés par les jeunes sont reconnus pour leur haut taux de roulement du personnel, leur faible rémunération et le peu de protection sociale offerte.
Pénurie de main d’œuvre
Selon une étude de 2019 menée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et Réseau réussite Montréal, en partenariat avec le Regroupement des cégeps de Montréal, de nombreux jeunes seraient prêts à abandonner leurs études si une offre d’emploi bien rémunérée leur était proposée.
Cette proportion varie de façon importante selon l’ordre d’enseignement:
- Formation générale des jeunes : 45%
- Formation professionnelle : 30%
- Formation générale des adultes : 69%
- Cégep préuniversitaire : 47%
- Cégep technique : 49%
«Malheureusement, nos partenaires montréalais nous confirment que plusieurs jeunes sont passés de la parole aux actes, en reportant leur projet d’études au profit d’un emploi, possiblement à cause d’un accès plus aisé au marché du travail», observe Mme Mayer-Périard, par voie de communiqué.
Nouvelle réalité
D’après le rapport L’encadrement du travail des enfants au regard de leurs droits et libertés tirée de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse – 2022, le taux d’emploi des élèves de 1ère secondaire est passé de 38% à 46% en six ans.
«Cet enjeu émergent est encore peu documenté, poursuit la directrice générale de Réseau réussite Montréal dans la même communication aux médias. Si la conciliation études-travail peut être ardue pour un jeune de 16 ou 17 ans, on peut imaginer que les plus jeunes dans cette situation doivent impérativement être soutenus.» (C.P./IJL)