Dans un communiqué publié le 4 janvier, l’élu du district Souvenir-Labelle, dans Chomedey, justifie sa décision de rompre ses liens vieux de six ans avec le parti du maire Marc Demers, qu’il accuse, entre autres, de vouloir «reproduire l’époque d’un parti unique», en évoquant le défunt Parti du PRO des Lavallois du maire déchu Gilles Vaillancourt.
Pas le droit à la dissidence
Troisième élu à faire défection après Pierre Anthian et Alain Lecompte, M. Coupal reproche également au ML la ligne de parti imposée à ses élus.
Les rares fois où il a pris une position contraire, on l’a sermonné, explique-t-il. La dernière fois remonte à novembre, lorsqu’il s’était prononcé en faveur de l’arrivée à Laval du controversé service de covoiturage UberX.
À l’été 2014, il avait été le seul des conseillers du Mouvement lavallois à voter pour l’étalement en plusieurs versements du paiement du compte de taxes des Lavallois, tel que proposé par l’opposition. «On me l’avait reproché», se rappelle-t-il.
Jean Coupal, qui dit retrouver sa liberté de parole, dénonce aujourd’hui l’administration municipale lavalloise de «gérer les deniers publics sans se soucier de la capacité de payer des contribuables».
Il en donne pour preuve l’augmentation de la bureaucratie et des dépenses publiques contenue dans le budget 2016, qu’il déplore malgré son vote favorable lors de son adoption le mois dernier.
«Oui, j’ai voté pour [le budget]. Si j’avais voté contre, on m’aurait expulsé», se défend l’élu, ajoutant qu’il n’est «peut-être pas le seul» dans son cas.
La goutte
La goutte qui a fait déborder le vase est l’octroi, en décembre, d’un contrat de plus de 400 000 $ pour les services d’un conseiller en informatique lié à l’implantation d’un progiciel de gestion de la paie et des avantages sociaux.
Expert dans le domaine, Jean Coupal juge abusif un taux horaire de 363 $, soit 2905 $ par jour. «Je sais que le même travail se fait ailleurs à 200 $ de l’heure», fait-il valoir en citant les villes de Montréal et Québec.
Enfin, le nouvel élu indépendant, qui espère que son nouveau statut «ne fera pas disparaître les liens qu’il a tissés» avec ses anciens collègues du Mouvement lavallois, assure ses commettants qu’il poursuivra la défense de leurs intérêts avec la même rigueur et encore plus d’enthousiasme et de fierté.