Lors d’un entretien téléphonique tenu à quelques heures de l’assemblée du 7 septembre, le président de La compagnie américaine de fer et métaux (AIM) confirmait sa décision de transférer le tout à son usine du boulevard Henri-Bourassa de Montréal-Est. «Il n’y aura pas d’expansion à Laval», jure-t-il, en parlant de l’usine de recyclage de métaux SNF qu’il exploite en bordure de la montée Masson dans l’axe du prolongement de l’autoroute 25.
Des mots durs
M. Black, qui ne décolère pas, tient des mots durs à l’endroit du maire de Laval, Gilles Vaillancourt.
«J’ai essayé de rejoindre le maire depuis deux mois et chaque fois, il a refusé de me parler», affirme-t-il. L’homme d’affaires montréalais dit avoir «attendu six semaines» après le dépôt [le 8 juin] de sa demande de permis de construction avant d’appeler le maire.
S’il a d’abord «laissé la nature suivre son cours», il prétend avoir ensuite cherché, à maintes reprises, à sonder l’intérêt du premier magistrat envers son projet d’investissement, alors que des délais et des obstacles se posaient. «Après avoir dit à son secrétaire que ça ne valait plus la peine de me retourner mes appels, il [le maire] m’a rappelé et je lui ai dit que c’était trop tard».
Furieux, M. Black rappelle qu’il s’apprêtait à investir 100 millions de dollars dans l’expansion de son usine de l’Est de Laval. «Ce n’est pas juste 500 [futurs] emplois qui sont perdus, mais des emplois existants que je vais transférer le plus possible à Montréal. Il n’y a pas d’avenir à Laval», termine-t-il, en accusant le maire de s’être rangé du côté de son «ami» Jean-Guy Hamelin, qui, selon M. Black, s’opposait à ce projet.
Le ML s’en mêle
David De Cotis, président du Mouvement lavallois, a fait état de la décision de M. Black, pendant la période de questions de l’assemblée publique du 7 septembre.
Il a été sollicité par un employé de SNF inquiet du sort de son emploi, a-t-il dit. M. De Cotis a par la suite rencontré Herbert Black à son bureau. «Selon M. Black, les raisons pour lesquelles il a retiré son projet sont l’arrogance et le manque de diligence du maire, qui n’a pas retourné ses appels. Qu’avez-vous fait pour garder cet investissement et ces emplois?», a-t-il demandé au conseiller municipal du district concerné, Jacques St-Jean.
C’est le maire qui lui a répondu. «La demande n’est entrée que le 8 juin. M. Black a appelé à des moments où j’étais absent et chaque fois, quelqu’un de mon bureau a répondu. Le dossier est toujours en traitement; des informations de fond n’ont toujours pas été fournies. Tout le monde reçoit le même traitement», a-t-il assuré.
En collaboration avec Nathalie Villeneuve.