«Le message est clair, a affirmé Guy Bellemare, président de la SERL. Le symbole est fort de tenir ce rassemblement devant la CSDL. Il faut arrêter la saignée administrée par le gouvernement à l’école publique. Il est irresponsable de considérer l’éducation comme une dépense plutôt qu’un investissement dans la société québécoise.»
«Nous demandons au gouvernement une accélération des négociations en cours. Il est temps que le premier ministre donne un signal clair de réinvestissement en éducation. La politique d’austérité met en péril la mission de l’école publique, la situation ne peut plus durer», a-t-il ajouté.
Mobilisation
M. Bellemare a rappelé que les enseignants ont fait du piquetage devant les 80 écoles de la CSDL. Par la suite, plusieurs ont pris part à ce grand rassemblement.
«Les enseignants sont déterminés, mobilisés et ne reculeront pas pour défendre l’école publique et leurs conditions de travail», a-t-il admis.
Toujours selon M. Bellemare, aux 10 millions de coupes déjà annoncées, la CSDL doit faire face à des compressions additionnelles de 4 millions en 2016-2017.
«Il est évident que ces compressions toucheront directement les élèves en les privant, entre autres, de soutien à l’intégration, de services et de classes spécialisées», a-t-il conclu.
Rien ne bouge
Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), a fait savoir qu’après 63 rencontres de négociation rien ne semble vouloir se régler.
«Il faut être téméraire pour choisir le métier d’enseignant, mais surtout obstiné quand on décide d’y rester. Le Premier ministre Couillard a trouvé plus obstiné que lui. Le statuquo est inacceptable. On ne négociera pas des conditions à la baisse non plus», a-t-il insisté.
M. Mallette s’est réjoui que la population appuie les démarches de grève de ses membres. «Au-delà de nos conditions de travail, les gens constatent que nous défendons les conditions d’apprentissage des élèves. C’est du jamais vu. Les parents ont fait des chaînes humaines pour dénoncer les coupures dans l’éducation.»
Ce dernier a rappelé que le dépôt patronal présenté en décembre 2014 a été concocté par les dirigeants et directions d’établissement de la CSDL. «Cette deuxième journée de grève vise à rappeler à la population que les propositions, notamment d’augmenter les élèves dans les classes, étaient voulues par les instances de la CSDL», a-t-il conclu.
Elles se sentent abandonnées
Nathalie Millette, enseignante au préscolaire à l’école Raymond à Laval-Ouest, et Jennifer Gagnon, enseignante en adaptation scolaire, considèrent que le gouvernement a abandonné l’école publique.
«Depuis cinq ans, on remarque une baisse des services en raison des coupures. Avec le budget de M. Couillard, on constate les dégâts. Je me retrouve avec des élèves qui ne parlent pas français. Il n’y a pas de classe d’accueil à Laval. Je n’ai pas d’orthopédagogue, ni d’orthophonie. C’est catastrophique!» a indiqué Mme Millette.
Pour sa part, Mme Gagnon affirme que les compressions en éducation se ressentent au niveau des services d’accompagnement et de soutien aux élèves.
Les deux enseignantes se réjouissaient de pouvoir compter sur l’appui de la population. «Nous entendons les klaxons. On se sent supportés. La population appuie les efforts du personnel enseignant pour que l’éducation soit reconnue comme une priorité nationale.»
Elles avaient un mot pour le Premier ministre: «Investissez en éducation, c’est la base.»
Priorités des enseignants:
1- L’amélioration du quotidien des enseignants:
– une plus grande autonomie professionnelle
– une tâche moins lourde
– des règles de formation des groupes à la baisse
– des services aux élèves améliorés
2- À obtenir des conditions de travail favorisant l’attraction et la rétention:
– la sécurité d’emploi
– la rémunération