(Dernière mise à jour: 8 août,18h)
Le controversé projet d’infrastructure culturelle au centre-ville sera à nouveau débattu ce soir.
Cette fois-ci, les échanges tourneront autour d’une proposition déposée en juin par le chef intérimaire de Parti Laval et conseiller de Fabreville, Claude Larochelle.
Ce dernier souhaite que l’on mandate la Direction générale pour préparer un plan d’aménagement de parc urbain sur le terrain vacant de 10 000 mètres carrés voisinant avec la station de métro Montmorency. Le hic, c’est que l’administration Boyer a d’autres projets pour ce site, soit l’implantation d’une Grande bibliothèque jumelée à un Centre de création artistique professionnelle qui desservirait une quinzaine d’organismes culturels de Laval.
Une lettre ouverte qui fait réagir
Il y a une douzaine de jours, l’ex-p.-d.g. de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (2009-2014) et bibliothécaire et archiviste du Canada (2014-2019), le Lavallois Guy Berthiaume, publiait dans Le Devoir une lettre ouverte coiffée du titre «Laval vaut bien une bibliothèque centrale!»
L’auteur dit avoir été attristé et étonné d’apprendre récemment «que les partis d’opposition font front commun contre la construction d’une grande bibliothèque et d’un centre de création artistique dans [sa] ville», affirmant qu’il est inacceptable que la 3e ville en importance au Québec soit privée d’une installation aussi essentielle qu’une bibliothèque centrale.
«Personne ne s’oppose à une grande bibliothèque à Laval, a tenu à nuancer le chef d’Action Laval et conseiller municipal de Val-des-Arbres, Achille Cifelli, dans un communiqué publié hier. Les partis d’opposition sont contre le choix de l’emplacement, le dernier espace vert au centre-ville de Laval, et contre le budget [de] 150 à 180 M$ pour ce projet pharaonique.»
Affirmation endossée par Parti Laval.«Notre opposition, à l’heure actuelle, est en lien avec le choix de l’emplacement», écrit dans un échange de courriels Gabrielle Côté, responsable des communications au cabinet de cette formation municipale. D’où l’avis de proposition qui sera discuté à l’assemblée de ce soir et la pétition qui y sera déposée à la faveur d’«un parc urbain verdoyant face au métro Montmorency».
Cela dit, ces derniers mois, le leader Claude Larochelle a souvent déploré l’absence d’une étude démontrant les besoins pour une bibliothèque centrale à Laval, tout en faisant valoir que le budget qu’on y prévoit serait mieux investi dans la construction de bibliothèques de proximité dans les quartiers non desservis.
Quant à Pierre Anthian, chef de la formation Ma ville maintenant qui a joint sa voix à celle des deux partis d’opposition représentés à l’hôtel de ville, il soutient qu’il est «difficile d’être favorable à [un projet de] grande bibliothèque qui serait construit à 50 mètres de 2 grandes bibliothèques totalisant 11 000 mètres carrés et ouvertes gratuitement à toute la population».
«Il faudrait juste prévoir un partenariat avec le cégep et l’université pour aménager un peu les espaces et ainsi y intégrer les expositions, rencontres, colloques, tables rondes, etc.», ajoute-t-il en évoquant le passage de la lettre d’opinion où M. Berthiaume souligne les avantages d’«une programmation publique forte» que favorise la présence d’une grande bibliothèque.
Stéphane Boyer partage et commente
Le 27 juillet dernier, le maire Stéphane Boyer avait partagé sur sa page Facebook la lettre ouverte signée par Guy Berthiaume dans la section Opinion du journal en ligne Le Devoir.
En commentaire, il reprend cet extrait du texte : On a dit que Laval est déjà dotée de neuf bibliothèques de quartier. C’est comme accepter qu’une équipe de hockey soit composée exclusivement de «plombiers» et qu’elle n’ait pas besoin d’un Wayne Gretzky, d’un Guy Lafleur ou d’un Cole Caufield!
«Laval suivra les conseils d’Obama!», enchaîne le maire Boyer en s’adressant au bibliothécaire et archiviste du Canada émérite.
Précisons que M. Berthiaume terminait sa lettre en formulant le souhait que le premier magistrat de Laval «soit inspiré par Barack Obama», après avoir rappelé le message que l’ex-président des États-Unis avait adressé le mois dernier aux bibliothécaires américains, à savoir qu’au-delà des livres, une bibliothèque c’est aussi «des espaces où les gens peuvent se réunir, partager des idées, participer à des programmes communautaires et accéder à des ressources citoyennes et éducatives essentielles.»
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