Depuis 2017, Normand Fonseca pédale. Il pédale pour faire avancer la recherche contre le cancer, mais surtout pour redonner à la suite de toute l’aide reçue lorsqu’il combattait lui-même la maladie.
L’homme qui réside à Sainte-Thérèse a reçu un premier diagnostic de lymphome en 2012. Il a suivi des traitements au Centre intégré de cancérologie de Laval (CICL) jusqu’à la fin de l’année. Cette épreuve a été très difficile pour toute la famille, dont son épouse Suzie.
Trois ans plus tard, celle-ci a décidé de participer au 300 kilomètres pour la vie organisé par la Fondation Cité de la Santé afin de redonner au CICL.
«Il faut savoir que nous étions complétement étrangers au vélo, explique Normand. Suzie et son amie Nancy ont décidé de s’inscrire à l’événement après un spin-o-thon auquel elles ont participé. Moi et Virginio [le conjoint de Nancy] nous demandions dans quoi elles s’embarquaient. On pensait que c’était une bulle, mais elles l’ont fait en 2015.»
Récidive
À l’hiver suivant, une autre dure nouvelle est tombée : Normand avait une récidive de cancer. C’était une raison de plus pour inciter Suzie et Nancy à participer de nouveau au défi de la fondation lavalloise. Cette fois, Virginio et plusieurs autres amis de la famille se sont joints à elles pour créer l’équipe des Braves.
Normand souhaitait aussi participer à l’événement, mais il était affaibli en raison des traitements.
«J’avais mon nouveau vélo et j’avais le goût de pédaler, poursuit-il. Notre chemin habituel est de 40 à 50 kilomètres entre Blainville et Saint-Jérôme. J’ai pédalé 14 kilomètres, puis je suis revenu chez nous de peine et de misère. J’ai dormi le reste de la journée. J’étais brûlé, je n’étais pas capable.»
Il a ainsi dû se résigner à soutenir son équipe à bord d’un véhicule qui les suivait lors de l’aller-retour entre Laval et Trois-Rivières.
«En 2016, ils ont tous décidé de faire le défi pour moi, note-t-il de façon émotive. C’était vraiment ça cette année-là. Ce n’étaient pas les soupers portugais ou Boston Pizza pour les collectes de fonds, mais bien les soupers pour Normand.»
2017
Après d’autres traitements et une greffe de moelle osseuse à la fin de l’année 2016, Normand est sorti affaibli de sa seconde bataille contre le cancer. Il avait toutefois un seul objectif en tête : participer à la prochaine édition du 300 kilomètres pour la vie.
Après plusieurs entraînements et des sorties préparatoires en équipe, il se sentait fin prêt.
«C’est un défi psychologique, affirme-t-il. Tu ne sais pas comment ça va se passer, comme quand ton oncologue te dit qu’il va essayer un protocole précis pour battre le cancer. La première fois, c’est l’inconnu, comme lorsque tu arrives au centre de cancérologie.»
Il ajoute que même si le dernier 50 kilomètres peut être difficile et inconfortable, ça demeure bien plus confortable qu’être sur un fauteuil de chimiothérapie. «En disant cela, tout le monde arrête de parler pour la fin du trajet, endure la douleur et se concentre à finir le défi», avoue-t-il.
Redonner
Depuis sa première participation en 2017, Normand Fonseca a pédalé lors de toutes les éditions suivantes. L’équipe des Braves est encore bien présente, étant même celle qui a récolté le plus de dons en vue de l’édition 2022 qui se déroulera les 10 et 11 septembre.
«En 2012, la docteure m’a dit que j’avais 70 à 75 % de chances de combattre le cancer. C’était déjà bon, puis les chances étaient désormais de 80 à 85 % lors de ma récidive. C’est grâce à l’avancement médical. Tous les fonds servent à quelque chose. Plus on donne, plus on peut amener des ressources», complète-t-il.