Mathieu Laca, artiste-peintre de Sainte-Rose, présente son nouveau livre, Portraits de plumes, mêlant littérature et peintures d’auteurs québécois célèbres.
Portraits de plumes est un projet né de l’amour de Mathieu Laca pour la peinture et la littérature.
Passionné par ces deux univers artistiques, il a décidé il y a quelque années de les faire converger. Une décision qui le rend très heureux.
«Ce n’est pas tout le monde qui a la chance de pouvoir vivre de deux de ses passions, dit-il. Je me sens vraiment chanceux.»
Alors qu’il avait déjà réalisé le portrait de plusieurs écrivains classiques décédés tel Léon Tolstoï, le Lavallois a ensuite décidé de s’intéresser au portraits d’écrivains québécois vivants qu’il pourrait rencontrer.
Il a alors réalisé des entrevues avec une multitude d’auteurs avec qui il a pu échanger, question d’écrire des petits textes, et réaliser leurs portraits.
«C’était une expérience vraiment originale parce qu’elle mêlait la peinture et l’écriture, l’un éclairant l’autre, ou en tout cas, en y apportant des nuances.»
Cette idée a permis de donner lieu à la création d’une série présentée dans l’exposition Écrivain.e.s d’ici à la galerie Salon Art Club à Montréal en 2023. Les textes écrits étaient également exposés sur les murs de la galerie.
À la suite de cette exposition, Perrine Leblanc, une des autrice interrogées, lui a conseillé de faire un livre. Il a alors proposé le projet aux Éditions du passage qui ont tout de suite accepté.
«Je voulais proposer des peintures dans un style assez contemporain, où il y a beaucoup d’excédents, de dégoulinures, de texture. C’était une démarche vraiment inédite. Normalement les images qu’on a des écrivains, c’est la photo très clichée avec la main sur le menton qui date souvent de plusieurs années.»
Dans Portraits de plumes, Mathieu Laca a également pu ajouter des textes sur des écrivains décédés comme Nelly Arcan, Gaston Miron ou Anne Hébert. Le livre est venu enrichir l’exposition avec des textes modifiés et plus complets.
Entre fictif et réel
L’expérience qu’a vécu Mathieu Laca est pour lui des plus uniques.
«La plupart des écrivains m’ont invité chez eux. Ils ont souvent des grandes bibliothèques puis ils ont un décor qui résonne avec leurs oeuvres. Chaque écrivain a son univers, son imaginaire, qui se retrouve chez lui et on le retrouve quand on les rencontre, ce qui est extraordinaire.»
Une rencontre qui semble avoir marqué l’artiste lavallois est celle d’Audrée Wilhemy.
En pénétrant dans sa maison de campagne ancestrale et reculée, Mathieu Laca s’est tout de suite retrouvé plongé dans l’univers de ses romans.
«Elle a une presse pour faire ses propres impressions. Elle a un atelier pour faire de la gravure, tisser, broder. Elle se présente avec cette robe qu’elle a cousu elle-même et puis, tu as un peu l’impression de pénétrer dans l’univers de ses romans, ce qui est super intéressant.»
La réalisation de ce livre a permis à Mathieu Laca de rencontrer certaines de ses idoles comme Michel-Marc Bouchard, mais aussi de découvrir la réalité de beaucoup d’auteurs québécois.
«Ces rencontres-là m’ont apporté beaucoup. Parce que dans le fond, on peut avoir une image de quelqu’un, de par ses écrits, puis au final, ça ne correspond pas du tout à ce que la personne dégage. C’était une expérience vraiment singulière.»
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