Porte-parole de ce mouvement citoyen, Martin Archambault déplore que les tests hydrostatiques, ayant servi à évaluer l’étanchéité du pipeline, aient été menés à une pression inférieure aux normes nord-américaines en pareille matière.
Décision aberrante
«À 48 heures de préavis, Enbridge a demandé et obtenu l’autorisation de réduire de 6 % la pression d’eau à injecter dans l’oléoduc pour éviter de l’endommager. C’est aberrant comme décision», indique M. Archambault, qui déplore qu’un organisme de contrôle tel l’ONÉ a accepté d’abaisser les standards de sécurité.
D’autant que ces essais visaient à s’assurer de la parfaite condition d’une canalisation vieille d’une quarantaine d’années, dont le projet d’inversion ferait croître la capacité de transport à 300 000 barils de pétrole par jour en provenance des sables bitumineux de l’Ouest canadien.
Des milliers de fissures
L’OLEA reproche également que seul le tronçon du pipeline à la hauteur de Mirabel a fait l’objet d’essais hydrostatiques au Québec.
À cet égard, Martin Archambault relate qu’en creusant dans le secteur de Mirabel, l’entreprise albertaine aurait découvert plusieurs fissures sur l’oléoduc que les tests n’avaient pas décelées.
Inquiets pour la sécurité de la population de l’est de Laval et la protection de l’environnement, son groupe et lui exigeaient qu’Enbridge teste l’état de son pipeline sous les rivières des Mille Îles et des Prairies de même que dans le sous-sol du quartier Saint-François.
«Au cours des 2 à 3 dernières années, on a détecté pas moins de 12 000 fissures sur 1000 kilomètres de canalisation reliant Sarnia, en Ontario, à Montréal», ne manque pas de rappeler celui qui enseigne à Fleur-Soleil, une des deux écoles primaires situées à quelque 400 mètres du pipeline 9B.
CSDL muette
Inquiète par rapport la sécurité des élèves fréquentant les écoles Fleur-Soleil et l’Escale, à Saint-François, la Commission scolaire de Laval (CSDL) avait adopté, le 17 avril dernier, une résolution réclamant que l’ONÉ exige d’Enbridge des tests hydrostatiques.
En fin d’après-midi, lundi 5 octobre, la CSDL n’avait pas donné suite à notre demande d’entrevue du matin.