Alyson Beauchesne-Lévesque, lauréate du concours national Chapeau, les filles !, projette de devenir scaphandrière sur des chantiers de construction.
D’ici trois ans, cette jeune résidente de Sainte-Rose devrait travailler sous l’eau dans différents corps de métier (plomberie, maçonnerie). Au Québec, elles ne sont que trois femmes à faire ce métier.
Alyson Beauchesne-Lévesque suit les cours de soudage-montage au Centre de formation professionnelle (CFP) en métallurgie de Laval. En février prochain, elle se spécialisera en soudage haute pression, avant de parfaire ses études en plongée professionnelle, à Rimouski.
«Modifier, modeler une matière en apparence dure et froide qui se déforme et se transforme avec le feu: c’est ma flamme à moi!» écrit la jeune femme de 22 ans.
Lauréate nationale
Début mai à l’Assemblée nationale, Alyson Beauchesne-Lévesque a reçu le Prix de la Fédération des commissions scolaires du Québec et une bourse de 2000 $, pour avoir choisi un métier traditionnellement masculin.
«J’ai connu des personnes qui excerçaient le métier de soudeur. Ça m’a donné la passion. Je voulais faire quelque chose de manuel et travailler avec des hommes», dit-elle.
Selon elle, «les hommes sont plus francs. Quand ils ont quelque chose à dire, ils ne passent pas par quatre chemins. Cela me convient mieux», poursuit Alyson.
Un modèle de raccrochage
Alyson avait lâché l’école en secondaire 3 par manque d’intérêt. «Je ne savais pas ce que je voulais faire, alors j’ai décidé de prendre du temps pour savoir.»
Après plusieurs petits boulots, elle s’est inscrite à la Formation aux adultes, puis est retournée aux études au CFP. «Je ne prévois pas arrêter», affirme l’étudiante.
«Mon père a fait ça, et avec ma mère, ils me connaissent assez bien pour savoir que j’allais retourner aux études», explique-t-elle.
Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), qui a remis les bourses, a décrit Mme Beauchesne-Lévesque comme un «modèle de “raccrochage” réussi».
Tournée dans les écoles secondaires
La lauréate a le projet de réunir plusieurs filles qui veulent exercer des métiers non traditionnels pour effectuer une tournée dans les écoles secondaires et sensibiliser les jeunes aux travaux manuels.
«Faire un métier non traditionnel, c’est ce qu’il y a de plus beau. Avec de la volonté et de la persévérance, on peut trouver une place de choix dans un métier comme ça», affirme Alyson Beauchesne-Lévesque.
Stabilité et sécurité financière
Après avoir occupé divers emplois typiquement féminins (secrétaire médicale, caissière ou vendeuse), Alyson mesure les difficultés que peuvent rencontrer les femmes sur le marché du travail.
«J’ai eu accès à ces postes sans aucune formation, mais ils ne m’ont procuré ni stabilité ni sécurité financière», dit-elle.
Toujours caissière 35 heures par semaine, en plus de ses études, la jeune femme se réjouit d’occuper dans quelques années un emploi stable, stimulant et bien rémunéré.